Ils ont disparu en 2023

Société

Voici quelques-unes des célébrités japonaises de la littérature, de la musique et d’autres domaines d’activité qui ont disparu en 2023.

11 janvier
Takahashi Yukihiro (70 ans) : musicien

Takahashi yukihiro est surtout connu en tant que batteur du Yellow Magic Orchestra (YMO), un groupe de techno-pop qu’il a fondé en 1978 avec Hosono Haruomi et Sakamoto Ryûichi. Le groupe a enregistré des morceaux à succès tels que « Rydeen », « Behind the Mask » et « Technopolis ».

Takahashi Yukihiro (au centre) avec Sakamoto Ryûichi (gauche) et Hosono Haruomi, en juin 2008. (© Reuters)
Takahashi Yukihiro (au centre) avec Sakamoto Ryûichi (gauche) et Hosono Haruomi, en juin 2008. (Reuters)

13 février
Matsumoto Leiji (85 ans) : auteur de manga

Né en 1938 à Kurume, dans la préfecture de Fukuoka, Matsumoto avait tout juste neuf ans lorsqu’il a commencé à dessiner des mangas après avoir découvert les animes de Tezuka Osamu. Il est parti pour Tokyo à l’âge de 18 ans et s’est installé dans une modeste pension où il a perfectionné sa technique. Essentiellement autodidacte, il a rencontré son premier grand succès en 1971 avec Otoko oidon (« Je suis un garçon »), dont le héros est un jeune homme fauché qui rêve de réussir dans la vie. Il a atteint la célébrité avec des ouvrages emblématiques tels que Space Battleship Yamato, Galaxy Express 999 et Captain Harlock, devenu en français Albator 78, dont les adaptations en anime ont elles aussi rencontré un immense succès.

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Matsumoto Leiji en février 2013 (AFP/Jiji)
Matsumoto Leiji en février 2013 (AFP/Jiji)

14 février
Toyoda Shôichirô (97 ans) : président honoraire de Toyota

Shôichirô était le fils aîné de Toyoda Kiichirô, le fondateur de Toyota. En tant que président et PDG, il a supervisé l’ascension de Toyota qui a permis à cette entreprise de rejoindre les rangs des plus gros constructeurs automobiles mondiaux. Il a aussi été président du Keidanren, le principal syndicat patronal des entreprises du Japon, de 1994 à 1998.

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 Toyoda Shôichirô en 1994 (© Reuters)
Toyoda Shôichirô en 1994 (Reuters)

3 mars
Ôe Kenzaburô (88 ans) : écrivain, lauréat du prix Nobel de littérature

Ôe Kenzaburô est né en 1935 dans un petit village de la préfecture d’Ehime, sur l’île de Shikoku. Il a commencé à publier ses écrits alors qu’il était encore à l’Université de Tokyo, où il étudiait la littérature française, et il a été sélectionné pour le prestigieux prix Akutagawa avant qu’il lui soit décerné en 1958 pour son roman Gibier d’élevage.

Écrivain prolifique, Il s’est penché sur les questions politiques, sociales et éthiques, notamment dans ses ouvrages intitulés Une affaire personnelle, Notes de Hiroshima et Le cri silencieux, qui ont sucité l’attention des lecteurs au Japon comme à l’étranger. Le prix Nobel de littérature lui a été décerné en 1994, et il est devenu le second écrivain japonais à recevoir cette distinction, après Kawabata Yasunari.

Résolument engagé dans les luttes sociales, il a soutenu le mouvement antinucléaire et diverses campagnes, dont celle visant au maintien de l’article 9 de la Constitution japonaise.

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Ôe Kenzaburô parle à la presse devant sa maison le 13 octobre 1994, après avoir reçu le prix Nobel de littérature. (Jiji)
Ôe Kenzaburô parle à la presse devant sa maison le 13 octobre 1994, après avoir reçu le prix Nobel de littérature. (Jiji)

10 mars
Itô Masatoshi (98 ans) : fondateur des commerces Itô-Yôkadô et Seven-Eleven Japan

La société qui a précédé l’Itô-Yôkadô d’aujourd’hui a été fondée en 1958 par Itô Masatoshi, qui en a fait par la suite l’une des plus grandes chaînes japonaises de supermarchés. En 1973, il a conclu avec la société Seven-Eleven, basée aux États-Unis, un contrat de licence qui a débouché l’année suivante sur l’ouverture du premier convenient store (konbini) de la chaîne désormais omniprésente au Japon. Cerné par les scandales, il a renoncé à la présidence d’Itô-Yôkadô en 1992, pour y faire son retour en 1996 en tant que président honoraire, un poste qu’il a également occupé à Seven & I Holdings à partir de 2005, année de la fusion des sociétés du groupe.

11 mars
Chen Ken’ichi (87 ans) : chef cuisinier et restaurateur

Né à Tokyo en 1956, il a fait sa formation au restaurant de cuisine chinoise du Sichuan tenu par son père. Il participait régulièrement aux concours organisés par la célèbre série Iron Chef consacrée à la cuisine, et son costume jaune vif le rendait très reconnaissable. Il a contribué à la popularisation de la cuisine du Sichuan au Japon, particulièrement le mapo tofu, en adaptant aux goûts nippons les plats épicés typiques de cette cuisine.

28 mars
Sakamoto Ryûichi (71 ans) : musicien

Né à Tokyo en 1952, Sakamoto s’est mis très tôt à la musique, en apprenant à jouer du piano et en étudiant la composition musicale. Il a fait ses débuts professionnels alors qu’il était étudiant à l’Université des Arts de Tokyo, en accompagnant en studio et en public les plus grandes stars de la pop de l’époque. Il a créé le Yellow Magic Orchestra (YMO) en 1978 avec Hosono Haruomi et Takahashi Yukihiro, qui est devenu célèbre dans le monde entier dès la sortie de son premier album éponyme et la seconde version de Solid State Survivor, tant et si bien que le trio a été appelé à jouer dans des endroits comme Londres, Paris et New York.

Sakamoto a en outre fait une brillante carrière en solo, notamment en tant que compositeur de musiques de films. Ses arrangements pour le film Furyo, tourné en 1983 par Ôshiima Nagisa, dans lequel Sakamoto apparaît même à l’écran, ont été couverts d’éloges, et la musique qu’il a composée pour Le Dernier Empereur lui a valu en 1987 un Oscar et un prix Grammy.

Politiquement engagé tout au long de sa vie, Sakamoto a défendu un vaste éventail de causes sociales et environnementales, dont le mouvement antinucléaire, la campagne visant au maintien de l’article 9 de la Constitution japonaise et l’opposition au projet de développement du quartier Jingûmae de la capitale.

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Sakamoto Ryûichi (à gauche), avec David Byrne (au centre) et Cong Su (à droite), lauréats de l’Oscar de la meilleure musique pour Le dernier empereur, à Hollywood le 12 avril 1988. (AFP/Jiji Press)
Sakamoto Ryûichi (à gauche), avec David Byrne (au centre) et Cong Su (à droite), lauréats de l’Oscar de la meilleure musique pour Le dernier empereur, à Hollywood le 12 avril 1988. (AFP/Jiji Press)

13 juin
Ushio Jirô (92 ans) : homme d’affaires et ancien président de l’Association japonaise des dirigeants d’entreprise

Ushio était un dirigeant du monde des affaires qui exerçait en outre une influence considérable dans le domaine de la politique. Né dans une famille d’entrepreneurs — son grand père a fondé la banque Himeji et son père était actif dans le domaine de l’électricité et de l’électronique —, il a créé la société d’éclairage Ushio Inc. en 1964. Il a présidé les groupes de pression Association japonaise des dirigeants d’entreprise (1995-98) et Centre japonais de la productivité (2003-14). Il a siégé au Conseil de la politique économique et budgétaire (2001-6), où il a conseillé le Premier ministre Koizumi Jun’ichirô sur la mise en œuvre d’une réforme structurelle. De concert avec Inamori Kazuo et d’autres, il a fondé DDI Corporation (aujourd’hui KDDI), dont il a été nommé président en 2000.

22 juin
Nomiyama Gyôji (102 ans) : peintre

Peintre à l’huile, Nomiyama était célèbre pour ses coups de pinceau dynamiques et son style abstrait. Né en 1920 dans la préfecture de Fukuoka, il a fait ses études à l’École des beaux-arts de Tokyo (aujourd’hui Université des arts de Tokyo). Parti en France en 1952, il a attiré l’attention des cercles artistiques et affirmé son style caractéristique. De retour au Japon, il est devenu profeseur à l’Université des arts de Tokyo. Peintre prolifique, il a continué à produire des œuvres même une fois centenaire. Ayant été soldat pendant le Seconde Guerre mondiale, il a rassemblé des œuvres d’art produites par des étudiants morts à la guerre, et un grand nombre de ces peintures sont exposées au Mugonkan, un musée et un lieu de mémoire qui se trouve à Ueda, dans la préfecture de Nagano.

8 octobre
Tanimura Shinji (74 ans) : chanteur et parolier

En tant que chanteur principal de l’orchestre Alice, Tanimura est devenu célèbre grâce à des chansons comme « Fuyu no Inamuza » (Éclair hivernal) et « Champion », et des morceaux en solo tels que « Subaru » ont eux aussi rencontré le succès. Il avait de nombreux fans dans les pays asiatiques, et notamment en Chine.

Tanimura Shinji en spectacle  en décembre 1999 (Jiji)
Tanimura Shinji en spectacle en décembre 1999 (Jiji)

2 novembre
Asashio (Nagaoka Suehiro) (67 ans) : lutteur de sumô

Natif de la préfecture de Kôchi, il était connu sur le ring pour la force et la rapidité de ses prises et de ses frappes. Il s’est élevé au rang d’ôzeki et, bien qu’il n’ait gagné qu’un tournoi, il s’est taillé une réputation de « tueur de yokozuna » pour les nombreuses victoires qu’il a remportées contre Kitanoumi. En tant qu’entraîneur, il a formé des lutteurs remarquables tels que le yokozuna Asashôryû et l’ôzeki Asanoyama.

15 novembre
Ikeda Daisaku (95 ans) : président honoraire du mouvement bouddhiste laïque Sôka Gakkai

Né à Tokyo en 1928, Ikeda a rejoint le mouvement bouddhiste laïque Sôka Gakkai en 1947 et en est devenu le troisième président en 1960. Sous sa direction, cette organisation, qui suit les enseignements du prêtre Nichiren, a connu un tel essor qu’elle est devenue l’une des plus grandes institutions religieuses du Japon. Ikeda a étendu son influence au domaine politique après avoir fondé le parti Kômeitô en 1964, et il a créé la Sôka Gakkai internationale en 1975. Il s’est retiré de la présidence en 1979, mais n’en a pas moins continué à exercer son emprise sur l’organisation en tant que président honoraire.

Ikeda Daisaku en mai 2008 (Jiji)
Ikeda Daisaku en mai 2008 (Jiji)

17 décembre
Terao (Fukuzono Yoshifumi) (60 ans) : lutteur de sumô

Né dans la préfecture de Kagoshima au sein d’une famille adepte du sumô, Terao, un lutteur maigre, de la catégorie poids léger, s’est élevé au rang de sekiwake en mettant à profit sa rapidité et sa technique de poussée violente. Adulé des fans dans les années 1980 et 1990 pour son style et sa musculature, il s’est bâti une longue carrière, étalée sur 23 ans, au cours de laquelle il a remporté 860 victoires dans la première division, celle des makunouchi, ce qui le place au dixième rang dans le classement depuis les origines.

(Photo : Sakamoto Ryûichi dirige une composition originale lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Barcelone le 25 juillet 1992. Kyôdô)

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