Vote interne du parti au pouvoir, incertitude sur l’identité du futur Premier ministre japonais

Politique

Le Parti libéral-démocrate (PLD) au pouvoir au Japon désignera mercredi son nouveau dirigeant et, de facto, le nouveau Premier ministre, dans un vote à l
(Photo prise le 9 septembre 2021/REUTERS/Kim Kyung-Hoon)

TOKYO (Reuters) - Le Parti libéral-démocrate (PLD) au pouvoir au Japon désignera mercredi son nouveau dirigeant et, de facto, le nouveau Premier ministre, dans un vote à l’issue incertaine pour la première fois en près d’une décennie alors que Suga Yoshihide, qui a succédé l’an dernier à Abe Shinzô, ne se présente pas.

Du fait de la majorité absolue dont dispose le PLD à la chambre basse du Parlement, le vainqueur du scrutin sera pratiquement assuré de prendre la tête du pays en remplacement de l’impopulaire Suga Yoshihide, très critiqué notamment pour sa gestion de la crise sanitaire du coronavirus.

Sont en lice Kôno Tarô, âgé de 58 ans, le populaire ancien ministre des Affaires étrangères actuellement en charge de la campagne de vaccination contre le Covid; Kishida Fumio, chantre du consensus pénalisé par une image austère; l’ultra-conservatrice Takaichi Sanae, âgée de 60 ans; Noda Seiko, 61 ans, issue de l’aile libérale, en déclin, du PLD.

La course à la direction du parti au pouvoir a placé le Japon dans une inhabituelle situation d’incertitude alors que Abe Shinzô, qui a démissionné l’an dernier en citant des raisons de santé, était resté près de huit ans au pouvoir — un record dans le pays. Abe n’avait eu aucun rival en 2015 puis avait écarté trois rivaux en 2018.

A la suite de l’annonce du départ d’Abe Shinzô, les différentes factions du PLD s’étaient accordées sur le nom de Suga Yoshihide, dont la popularité dans les sondages a chuté depuis lors et qui a annoncé au début du mois qu’il ne se présenterait pas au scrutin. (Voir notre article : L’impopulaire Premier ministre Suga jette l’éponge : comment a-t-il causé sa propre perte ?)

Les élections législatives doivent se tenir le 28 novembre au plus tard. Elles pourraient avoir lieu le 17 octobre.

D’après la télévision publique NHK, Kishida Fumio a la préférence des parlementaires tandis que Kôno Tarô a celle des membres du parti, rendant quasi inéluctable la tenue d’un second tour - auquel cas la voix des adhérents pèsera moins que l’avis des cadres du PLD.

Ni Takaichi Sanae, ni Noda Seiko, qui ambitionnent de devenir la première femme à prendre la tête du pays, ne sont considérées comme à même de rassembler suffisamment de suffrages. Des analystes notent toutefois que le soutien d’Abe Shinzô et des ultra-conservateurs ont renforcé les chances de Takaichi Sanae, même si elles restent minces.

Une victoire de Kishida Fumio ou de Kôno Tarô ne devrait pas déclencher de virage politique majeur, dans un contexte de méfiance accrue à l’égard de la Chine et d’une économie à relancer après la crise sanitaire.

En mettant en avant sa volonté de recourir aux énergies renouvelables et de remédier à la lourdeur bureaucratique, Kôno Tarô a séduit les investisseurs et les dirigeants d’entreprises.

Les deux candidats ont pour points communs la volonté de renforcer les liens sécuritaires avec les Etats-Unis au sein du “Quad”, de préserver les liens économiques vitaux avec la Chine et d’organiser régulièrement des sommets diplomatiques.

Ils ont aussi dénoncé ce qu’ils considèrent comme l’échec des “Abenomics”, les mesures fiscales et monétaires destinées à soutenir l’économie et les ménages mises en place par Abe Shinzô, sans toutefois indiquer ce qu’ils envisageaient de faire.

(Reportage Linda Sieg; version française Jean Terzian, édité par Blandine Hénault)

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