Les dialectes d’Okinawa sont menacés de disparition

Société Culture

Aujourd’hui 50 ans après que les États-Unis ont rétrocédé Okinawa au Japon, les dialectes de l’île sont menacés de disparition.

Selon Kondô Kenichirô, professeur à l’université de Hokkaidô et spécialiste de l’histoire de l’éducation moderne à Okinawa, le déclin des langues locales, appelées shimakutuba, est dû à l’introduction de l’apprentissage de la langue standard du pays à partir de 1879, lorsque le gouvernement japonais annexe le fief du royaume des Ryûkyû et le transforme en préfecture administrative d’Okinawa. Le pouvoir a alors cherché à assimiler les dialectes et les traditions de l’île pour les normaliser avec le pays, car il considérait que les habitants n’avaient pas suffisamment de connaissances linguistiques du japonais standard. (Voir notre article : Le royaume de Ryûkyû, à l’origine de la culture unique d’Okinawa)

La préfecture d’Okinawa se démène malgré tout pour transmettre ce qu’il reste des langues des Ryûkyû. En 2006, « la journée des langues shimakutuba » est instituée. Trois ans après, cinq dialectes d’Okinawa sont désignés par l’Unesco comme menacés de disparition, et en 2013 un programme préfectoral visant à répandre les shimakutuba est mis en place.

Enfin, depuis avril de cette année a débuté une initiative où des habitants d’une quarantaine de lieux de la préfecture se réunissent pour échanger leurs connaissances des dialectes de l’île.

(Voir également notre série sur les 50 ans la rétrocession d’Okinawa)

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