Traveler’s Notebook, un carnet de voyage qui vous suit partout

Le carnet de voyage Traveler’s Notebook se présente sous la forme d’une couverture de cuir solide dotée d’élastiques, dans laquelle on glisse à volonté des carnets répondant à différents objectifs. Depuis sa création en mars 2006, cet objet d’apparence modeste a conquis une clientèle fidèle constituée en grande partie de passionnés de voyages ravis d’y consigner leurs notes sur leurs déplacements à travers le monde. À l’heure actuelle, sa notoriété est telle que les « caravanes de voyageurs » (Traveler’s caravan) – des rencontres organisées régulièrement dans des boutiques et des hôtels du monde entier – attirent à chaque fois des foules de fans.

L’idée du Traveler’s Notebook a germé dans l’esprit d’Iijima Atsuhiko, directeur du département voyage de Designphil, une entreprise de Tokyo spécialisée en autres dans la conception d’articles de papeterie. Voici comment il raconte les choses.

« En 2005, la Foire internationale de la papeterie et des articles de bureau de Tokyo (ISOT) a organisé un concours sur le thème du carnet de format A5 (14,8 x 21 cm). En raison du caractère ouvert de la compétition, je me suis dit qu’il fallait profiter de l’occasion pour faire quelque chose de nouveau. Quand on conçoit un produit, on tient compte en général de critères comme les tendances du marché et la fourchette des prix de la concurrence. Mais avec le Traveler’s Notebook, nous n’avons respecté aucune des règles habituelles. Pour la couverture, nous avons choisi du cuir de Thaïlande travaillé à la main et pour les carnets, du « MD Paper », un papier de haute qualité élaboré par Designphil. »

Le Traveler’s Notebook existe en deux formats « standard » (21,8 x 13 cm) et « passeport » (13,4 x 10,5 cm), vendus au prix respectif de 4 320 yens (environ 32,50 euros) et 3 456 yens (environ 26 euros). Les pages des carnets peuvent être, au choix, blanches, lignées ou quadrillées. Il existe aussi une version papier kraft ou à dessin ainsi que des recharges de type agenda organisées par jour, semaine ou mois.

Une rencontre décisive

Si Iijima Atsuhiko a choisi le cuir de Thaïlande pour la couverture de son carnet de voyage, c’est à cause d’une rencontre fortuite survenue des années plus tôt, à l’occasion d’un voyage d’affaires. À cette occasion, il avait fait par hasard la connaissance d’un jeune couple installé dans un petit atelier de Chiang Mai, dans la partie nord du royaume thaïlandais. Fasciné par la qualité des matériaux utilisés par ces artisans et leur façon de les travailler, il est reparti avec l’idée de créer quelque chose avec eux. L’occasion s’est présentée en 2005, sous la forme du concours organisé dans le cadre de l’ISOT.

Le cuir de vache n’est pas homogène. Il présente des irrégularités naturelles – en termes de couleur, d’épaisseur et de souplesse – qui sont considérées comme des défauts par les entreprises japonaises, très pointilleuses sur le chapitre de l’uniformité de leurs produits. Mais pour Iijima Atsuhiko, ces « défauts » constituent au contraire une preuve de la qualité du matériau utilisé. Il a complété la couverture de cuir du Traveler’s Notebook par un carnet de papier résistant aux taches et un système d’élastiques permettant de maintenir le tout ensemble. Et c’est ainsi qu’est né un objet unique en son genre, qui est en lui-même une invite au voyage. « Quand j’ai vu le premier prototype, j’ai eu tout de suite envie de l’emmener avec moi. L’alliance du carnet japonais et du cuir de Chiang Mai est une incitation à l’aventure. »

Le Traveler’s Notebook a obtenu la deuxième place du concours de l’ISOT de 2005. Et il a fait son apparition sur le marché un an plus tard, en mars 2006. Au début, il n’a pas eu un succès retentissant. Il n’a pas fait l’objet d’une campagne publicitaire tapageuse et il n’a été commercialisé que dans une partie de l’Archipel, avec des points de vente limités. La couverture n’était alors disponible qu’en deux couleurs, noir et marron, et il n’y avait que cinq sortes de recharges. Quant au prix, de quelque 3 000 yens (environ 22,50 euros), il était élevé pour un agenda. Mais en dépit de ce démarrage peu spectaculaire, le carnet de voyage d’Iijima Atsuhiko a fini, contre toute attente, par faire un grand nombre d’adeptes.

Iijima Atsuhiko attribue en partie le succès du Traveler’s Notebook aux changements provoqués par l’avènement de l’ère du numérique et du virtuel. « Internet a fini par prendre une telle importance dans la vie des gens qu’ils en sont venus à retrouver le goût des articles de papeterie qui font partie intégrante du monde analogique. Au moment où les blogs se sont multipliés, le Traveler’s Notebook a réussi à surfer sur la vague grâce aux acheteurs qui racontaient leur expérience en ligne. »

Les choses sont allées encore plus vite à partir du moment où Iijima Atsuhiko et son équipe ont créé un site Internet dédié au Traveler’s Notebook, avec notamment des photographies du TN prises au cours de leurs voyages d’affaires. Les clients ont repris à leur compte cette pratique en mettant en ligne leurs propres images, ainsi que des articles et des conseils à l’intention des autres utilisateurs.

Atsuhiko, le concepteur du Traveler’s Notebook, avec son carnet de voyages bien-aimé, devenu au fil du temps une véritable œuvre d’art émaillée d’autocollants de couleurs et de croquis réalisés au cours de ses nombreux voyages.

Le plaisir de créer un carnet de voyages bien à soi

Trois concepts différents ont présidé à la création du Traveler’s Notebook : l’harmonie, le voyage et la personnalisation. Le premier est incarné par l’union entre le cuir brut thaïlandais et le papier raffiné japonais. Le second fait référence à la double fonction du TN, à la fois carnet de voyage et compagnon de vie au jour le jour, comme si l’on était en permanence sur la route.

Le troisième concept, celui de produit facilement customisable, a joué un rôle déterminant dans la réussite du Traveler’s Notebook. « Le cuir réagit en fonction de la façon dont on l’utilise. Certains en prennent grand soin, alors que d’autres le traitent avec moins d’égards. Notre carnet de voyage se transforme comme les valises sur lesquelles on accumule les autocollants au fil du temps. Il devient unique en son genre, son utilisateur ayant la liberté d’en faire ce qu’il veut. »

Pour personnaliser leur carnet, les adeptes du Traveler’s Notebook disposent par ailleurs d’une foule d’accessoires, notamment des breloques en tous genres à attacher à l’élastique de la couverture.

En 2011, cinq ans après la mise sur le marché du Traveler’s Notebook, une boutique – appelée « Traveler’s Factory » – a ouvert ses portes à Tokyo, dans un ancien atelier de fabrication de papier, au détour d’une ruelle du quartier de Nakameguro. Cet espace est entièrement dédié au thème du voyage tel qu’il est décliné par le Traveler’s Notebook et les innombrables accessoires allant de pair avec.

La boutique principale de Traveler’s Factory, dans une ruelle discrète du quartier de Nakameguro, à Tokyo. Adresse : 3-13-10, Kamimeguro, Meguro-ku, Tokyo, 153-0051 JAPON / Ouvert tous les jours sauf le mardi, de 12h à 20h

La boutique Traveler’s Factory de Nakameguro propose un grand choix d’accessoires permettant de personnaliser le Traveler’s Notebook ainsi que des produits liés au voyage.

Appareil photo, valise, avion, guitare… Ces breloques sur le thème du voyage ont pour vocation d’orner le Traveler’s Notebook. Elles sont toutes fabriquées à Chiang Mai, en Thailande.

Pour customiser leur carnet de voyage, les adeptes du Traveler’s Notebook ont aussi le choix entre différentes sortes de rubans de masquage et d’autocollants proposés par la boutique Traveler’s Factory.

Les clients de la boutique Traveler’s Factory sont invités à utiliser des tampons pour réaliser des cartes postales originales qu’ils peuvent envoyer par la poste, grâce aux timbres vendus sur place.

Des accessoires de la version Traveler’s Notebook réalisée en collaboration avec la marque Pan Am.

La même année, le carnet de voyage créé par Iijima Atsuhiko a pris une envergure internationale. Des grandes villes situées en dehors de l’Archipel ont en effet commencé à accueillir des activités liées au Traveler’s Notebook. Séoul et Hong Kong ont été les premières. Elles ont été suivies par Taipei, New York et trois métropoles européennes à savoir Amsterdam, Berlin et Londres. Ces manifestations ont eu un succès immédiat et elles ont tissé des liens entre les adeptes des différentes parties du monde impliquées. D’après Iijima Atsuhiko, « À cette occasion, les fans de tous les pays représentés ont exprimé le désir de voir ce genre de rencontre se produire chez eux ».

Si le Traveler’s Notebook a acquis une telle notoriété au niveau mondial, c’est en grande partie grâce à l’équipe formée par Iijima Atsuhiko et ses deux collaborateurs. Cela fait dix ans que ce trio s’occupe de tout ce qui concerne le carnet de voyage, de sa mise au point à la gestion de sa production en passant par son développement. Il travaille avec un seul designer, le même depuis le début, et un petit groupe chargé de définir les objectifs internationaux du Traveler’s Notebook.

Après celle de Nakameguro, deux nouvelles boutiques Traveler’s Factory ont fait leur apparition au Japon, la première à l’aéroport international de Narita et la seconde, dans la gare de Tokyo. Pour le moment, l’entreprise n’envisage pas d’autres ouvertures d’espaces de vente. Mais elle accorde une grande importance au renforcement de ses liens avec les fans du Traveler’s Notebook désireux de vivre au jour le jour comme s’ils étaient en permanence en voyage. Et elle compte sur ce réseau d’adeptes pour assurer son développement dans le monde entier.

Traveler’s Company