Fukushima Daiichi : le point sur la situation, six ans après

Société

Peu avant le sixième anniversaire de l’accident de Fukushima Daiichi, Takahashi Hideki, spécialiste de l’énergie nucléaire de l’agence de presse Kyodo News, s’est rendu une nouvelle fois sur place. Ce reportage lui a permis non seulement de constater les efforts déployés récemment pour localiser les débris de combustible fondu, mais aussi de corriger certaines interprétations erronées véhiculées par les media à sensation.

La première fois que j’ai fait un reportage sur la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi, c’était il y a six ans, aussitôt après l’accident de mars 2011. À l’époque, j’ai vu les bâtiments des réacteurs dévastés par de multiples explosions d’hydrogène et les employés équipés de combinaisons intégrales blanches antiradiations et de détecteurs de radioactivité qui n’arrêtaient pas de sonner. J’ai aussi été le témoin du combat acharné qui s’est déroulé sur place pendant des années pour circonscrire l’eau radioactive, la décontaminer et éviter qu’elle ne s’accumule.

Mais le spectacle qui s’est offert à mes yeux six ans plus tard était complètement différent. Dans le cadre de sa lutte tous azimuts pour enrayer la contamination des eaux souterraines, la compagnie d’électricité de Tokyo (Tepco) a recouvert d’asphalte une grande partie du site de Fukushima Daiichi afin d’empêcher les eaux de pluie de s’infiltrer dans le sol et dans les bâtiments des réacteurs endommagés. Les alignements de gigantesques réservoirs cylindriques – plus de 900 lors du dernier pointage – témoignent à eux seuls de l’étendue du problème de la contamination de l’eau dans la centrale (voir article du même auteur « Fukushima Daiichi cinq ans après l’accident »). Toutefois l’eau hautement radioactive que contenaient à l’origine ces énormes cuves a été filtrée et traitée à de multiples reprises si bien qu’aujourd’hui, elle n’émet qu’une faible quantité de rayons ionisants. À l’heure actuelle, on peut circuler en toute sécurité sans équipement protecteur contre les radiations sur l’essentiel du site. L’ambiance qui règne sur place fait penser à un chantier de construction comme les autres où les travailleurs vaquent à leurs occupations en bavardant et en plaisantant.

La centrale nucléaire de Fukushima Daiichi, gérée par Tepco, vue du côté ouest. À l’arrière plan, au-delà des alignements de cuves remplies d’eau contaminée, on aperçoit les bâtiments des réacteurs 1 à 4 dont les trois premiers ont vu leur cœur entrer en fusion en mars 2011. (Photo : Takahashi Hideki, 17 février 2017)

Bien entendu, il en va tout autrement sur la partie du site abritant les bâtiments des réacteurs endommagés où tout le monde ne peut pas accéder. C’est là que les spécialistes tentent de recueillir les données dont ils ont absolument besoin pour commencer à évacuer le combustible fondu et les autres débris radioactifs. Le réacteur 2 est actuellement au cœur de tous leurs efforts. Mais il fait en même temps l’objet d’une grande attention de la part des médias qui ont malheureusement plus d’une fois propagé des nouvelles inexactes depuis quelques semaines.

La diffusion d’informations erronées

Au début du mois de février 2017, de nombreux médias non-japonais ont diffusé des informations fantaisistes faisant état d’une élévation brutale du niveau de radioactivité de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi. L’origine de ces rumeurs se trouve semble-t-il dans une déclaration de Tepco à propos des résultats d’une inspection menée à l’intérieur de la première enceinte de confinement du réacteur 2. À cette occasion, un robot doté d’un appareil de prises de vues conduit à distance a été introduit dans la première enceinte de confinement de ce réacteur et cette expérience – une première en la matière – a permis de mettre en évidence un niveau d’émissions radioactives extrêmement élevé, estimé à plus de 500 sieverts par heure (Sv/h).

Le bâtiment du réacteur 2 de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi (Photo : Takahashi Hideki, 17 février 2017)

500 Sv/h, voilà une dose à coup sûr mortelle et qui plus est, bien supérieure à celles enregistrées sur le site de Fukushima Daiichi aussitôt après l’accident de mars 2011. Mais il fallait logiquement s’attendre à un niveau d’émissions radioactives aussi élevé puisque c’est la première fois que l’on prenait une mesure à l’intérieur de l’enceinte de confinement. On savait déjà qu’au cours de l’accident, du combustible fondu s’était échappé du cœur du réacteur et qu’il était tombé dans son enceinte de confinement. L’équipe chargée d’effectuer les investigations se doutait que si elle réussissait à mesurer le niveau des rayonnements ionisants, celui-ci serait particulièrement intense. Mais le taux de radioactivité à l’extérieur de l’enceinte de confinement n’a pas changé pour autant, parce que celle-ci est hermétiquement fermée. Les alentours de l’édifice ne présentent aucun danger, comme j’ai pu moi-même le constater. Il n’y a pas de risque de contamination de l’environnement extérieur du réacteur et encore moins de doses mortelles de rayonnements ionisants. Or les médias internationaux ont monté en épingle le taux de radioactivité de l’intérieur de l’enceinte de confinement du réacteur 2 sans préciser que celle-ci était isolée et qu’il n’y avait aucun danger pour les environs du bâtiment.

Six ans après l’accident nucléaire de mars 2011, la préfecture de Fukushima est toujours en train d’essayer de surmonter les conséquences économiques désastreuses des rumeurs et des informations erronées sur la contamination radioactive de la région. Et le genre de désinformation irresponsable que l’on constate à l’heure actuelle pourrait encore avoir des effets catastrophiques. Le mieux que nous puissions faire pour la combattre, c’est de redoubler d’efforts pour rétablir la vérité en diffusant des informations exactes.

Une inspection réussie

Je vais donc revenir sur le réacteur 2 et les investigations qui s’y sont déroulées récemment, pour tenter de les évaluer à leur juste mesure. Le 11 mars 2011, le jour où le nord-est du Japon a été ravagé par un formidable tremblement de terre suivi d’un gigantesque tsunami, il y avait trois réacteurs en activité dans la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi, dont le numéro 2. Ils ont tous été immédiatement mis à l’arrêt en réponse au séisme. Mais le tsunami a interrompu l’alimentation électrique de la centrale, ce qui a eu pour effet d’empêcher le système de refroidissement des réacteurs de fonctionner et de faire fondre le cœur des trois réacteurs. Du combustible en fusion s’est échappé de leur cuve sous pression en faisant fondre à leur tour des éléments de leur structure. Ces débris de combustible nucléaire sont tombés dans la partie inférieure de la première enceinte de confinement dans laquelle chaque réacteur est enfermé (voir schéma ci-contre).

Tepco, Toshiba et l’Institut de recherches internationales sur le démantèlement nucléaire (IRID) ont conjugué leurs efforts pour essayer de repérer et d’évaluer l’état des débris de combustible situés à l’intérieur de l’enceinte de confinement du réacteur 2 à l’aide d’équipements commandés à distance. Cette association a constitué une étape décisive dans le long processus de démantèlement et de décontamination des installations de Fukushima Daiichi. La phase initiale des investigations s’est déroulée à la fin du mois de janvier 2017.

La première enceinte de confinement du réacteur 2 est constituée par une gigantesque structure de béton et d’acier ayant la forme d’un récipient avec une base sphérique. Le cœur de ce réceptacle est occupé par une enceinte cylindrique en béton appelée piédestal qui abrite la cuve sous pression du réacteur. Pour passer à travers les parois épaisses de la première enceinte de confinement, les responsables des opérations ont utilisé un conduit déjà existant appelé X6, constitué d’un tube d’environ 60 centimètres de diamètre qui se trouve dans sa partie inférieure, sphérique. Le X6 donne accès à un rail de maintenance ­– souvent qualifié de « rail CRD » –, de 60 cm de large sur 7,2 mètres de long, servant de passerelle d’accès lors du changement des barres de contrôle, une opération qui ne peut se faire que par le bas. Le rail CRD aboutit à une plateforme circulaire constituée d’une grille de métal qui se trouve juste en dessous de la cuve sous pression.

Le conduit X6 étant en temps normal obturé par une valve épaisse en acier, il fallait percer celle-ci pour avoir accès à la cavité située en dessous de la cuve. Au préalable, un blindage de plomb a été mis en place pour permettre aux employés de travailler en toute sécurité. Le 26 janvier 2017, un trou de 11,6 centimètres de diamètre a été pratiqué dans la valve. Ensuite, on a fait passer un appareil de prises de vues fixé sur un manche télescopique à travers cet orifice jusqu’à l’intérieur de l’enceinte de confinement. L’appareil a ensuite été guidé le long d’une partie du rail de maintenance où il a pris des photographies montrant notamment qu’il n’y avait pas d’obstacles majeurs sur cette voie d’accès.

Le 30 janvier, une seconde inspection a été effectuée en suivant le même trajet. Mais cette fois, l’appareil est allé suffisamment loin pour photographier une partie de la plateforme située sous la cuve sous pression. Pour la première fois depuis l’accident de mars 2011, on a réussi à accéder avec un appareil de prises de vues à la cavité située sous les trois réacteurs endommagés. Les photographies témoignent clairement de l’impact de la fusion du réacteur 2. La plateforme circulaire constituée d’une grille d’acier est largement recouverte de dépôts bruns noirâtres qui pendent de son centre comme du caramel mou.

Photographie prise le 30 janvier 2017 à l’intérieur du réacteur 2. Elle met en évidence la déformation de la grille circulaire formant une plateforme située juste en dessous de la cuve sous pression du réacteur. Une partie cette plateforme a même complètement fondu en laissant un trou d’un mètre de côté. (Avec l’aimable autorisation de l’IRID).

L’inspection du 30 janvier a également permis de constater non seulement que la plateforme s’était déformée, sans doute sous l’effet d’une chaleur intense, mais aussi qu’elle avait complètement fondu par endroits, en laissant notamment un grand trou d’un mètre carré. L’équipement utilisé ce jour-là n’était malheureusement pas suffisant pour mesurer la température ambiante et le degré de radioactivité de la cavité, ou pour identifier les dépôts en tant que débris de combustible. Mais la quantité de bruits  « optiques » enregistrés par l’appareil a permis d’évaluer les émissions radioactives le long du rail de maintenance à un niveau maximum de 530 Sv/h. Et c’est ce chiffre dont les médias internationaux se sont emparés en donnant l’impression que le taux de radioactivité avait brusquement grimpé sur la totalité du site de Fukushima Daiichi.

Le 9 février, une troisième inspection a eu lieu avec un petit robot autopropulsé qui a emprunté la même voie d’accès que précédemment. Cet appareil contrôlé à distance a utilisé de l’eau sous haute pression pour enlever une partie des dépôts repérés auparavant sur le rail de maintenance, de façon à ouvrir la voie pour un examen de grande envergure avec un autre robot autopropulsé appelé Sasori (scorpion). Les dépôts en question, qui seraient constitués de peinture et de gaines isolantes de câbles fondus provenant de l’enceinte de confinement, recouvrent le rail sur une longueur d’environ 5 mètres et une épaisseur allant jusqu’à 2 centimètres. Le robot chargé du nettoyage a réussi à dégager le rail sur une longueur de quelque 2 mètres, mais son travail a été interrompu lorsque le niveau élevé des émissions radioactives a commencé à l’empêcher de prendre des photographies. Ce premier échec a eu des conséquences dramatiques sur l’inspection suivante réalisée par le robot Sasori.

Les photographies prises par le robot nettoyeur ont permis d’évaluer le niveau maximum des rayons ionisants le long du rail de maintenance à 650 Sv/h. Mais ce qui est plus curieux, c’est que d’après ces mêmes clichés, le taux de radioactivité de la partie située directement sous le réacteur ne serait que de 20 Sv/h. Si ces estimations sont exactes, cela veut dire que le niveau des émissions radioactives est vingt à trente fois plus élevé à l’extérieur du piédestal de béton que sous le réacteur où le combustible fondu est censé être tombé. Comment peut-on expliquer un tel niveau de radiations à l’extérieur du piédestal ?

C’est la question que s’est posée toute l’équipe chargée des opérations, à commencer par Masuda Naohiro, président et responsable du démantèlement de l’entreprise Fukushima Daiichi D&D Engineering Company. « À vrai dire, nous sommes restés bouche bée. Si c’était l’inverse, on pourrait comprendre. Un niveau de rayonnements ionisants plus intense à l’extérieur [du piédestal], cela signifie qu’il y a quelque chose [de hautement radioactif] là dedans. Mais personne n’a la moindre idée de ce que cela peut être. Par ailleurs 20 Sv/h, cela semble extrêmement faible pour la zone située directement sous le réacteur. Nous avons besoin d’effectuer des mesures avec un dosimètre et un thermomètre pour savoir si les dépôts de la plateforme placée sous le réacteur proviennent du combustible fondu ou d’autre chose. »

Les limites du robot Sasori

Au début du mois de février, on misait beaucoup sur le robot Sasori – mis au point conjointement par Toshiba et l’Institut de recherches internationales sur le démantèlement nucléaire (IRID) – pour résoudre cette énigme et d’autres problèmes importants. Sasori est un robot autopropulsé contrôlé à distance qui est équipé d’appareils de prises de vues à l’avant et à l’arrière ainsi que d’équipements de mesures, dont un dosimètre et un thermomètre. Il a été conçu pour pouvoir se replier sous la forme d’une barre compacte de 9 centimètres de haut sur 60 centimètres de long, de façon à se faufiler aisément dans des espaces exigus. Une fois qu’il se trouve dans une zone ouverte, il peut déployer sa « queue » dans plusieurs directions de manière à explorer et photographier les environs tout en mesurant la température et le niveau des émissions radioactives.

Le 16 février 2017, après les investigations préparatoires mentionnées plus haut, l’équipe chargée des investigations a introduit le robot Sasori dans l’enceinte de confinement du réacteur 2. Malheureusement cette phase des recherches n’a pas donné les résultats escomptés. « Le scorpion » s’est enlisé sur les dépôts que le robot nettoyeur de l’inspection précédente n’avait pas réussi à enlever, avant même d’atteindre le piédestal et d’examiner les débris de combustible contenus à l’intérieur. Qui plus est, sa chenille s’est rompue contraignant l’équipe à couper le câble du robot et à l’abandonner sur le rail de maintenance.

Le robot Sasori était la pièce maîtresse d’un projet qui a coûté plus d’un milliard de yens (environ 8,2 millions d’euros) et de ce point de vue, c’est un échec regrettable. Mais il ne faut pas oublier pour autant les avancées que les investigations du réacteur 2 prises dans leur ensemble ont permis de faire. Les données visuelles obtenues lors de la première inspection ont été un succès et elles ont marqué une étape décisive dans le processus de l’évacuation des débris de combustible situés au fond de l’enceinte de confinement.

Le retrait des débris de combustible constitue le principal obstacle au démantèlement final des réacteurs de la centrale de Fukushima Daiichi. Mais il faut dire aussi que c’est la première fois que l’on se livre à une telle expérience dans l’histoire de l’humanité. On ne doit donc pas s’attendre à ce que toutes les phases de ce travail sans précédent  se déroulent comme prévu. Kuwabara Hirohisa, directeur général du département de planification stratégique de recherche et développement de l’IRID, explique les choses de façon très simple. « Il n’y a pas de domaine de recherches sans aucun échec. Quand on fait un faux pas, il faut simplement se relever et continuer à aller de l’avant. »  Si l’on en croit la « feuille de route » actuelle du démantèlement de Fukushima Daiichi, l’évacuation des débris de combustible devrait commencer en 2021. Reste à savoir si l’équipe chargée de ces opérations réussira à respecter cet objectif, surtout après l’échec qu’elle vient de subir.

« Le retrait devra être entièrement réalisé par des équipements manipulés à distance dans un environnement hautement radioactif », ajoute Kuwabara Hirohisa. « Nous devons mettre au point ces dispositifs avec le plus grand soin, faute de quoi nous risquons de les voir se casser au cours d’une inspection et d’avoir à suspendre les travaux. Dans le même temps, nous devons tenir compte de tels risques dans notre planning de façon à disposer d’une solution de rechange au cas où les choses tourneraient mal. »

Bref, pour retirer les débris de combustible des réacteurs, il va falloir recourir à de nouvelles méthodes encore plus sophistiquées qui dépendront de l’emplacement et de la nature des débris. Certaines informations cruciales font encore défaut, y compris pour le réacteur 2 où les investigations dans l’enceinte de confinement ont pourtant fait le plus de progrès.

À l’heure actuelle, l’équipe responsable des opérations n’a pas d’autre choix que d’accepter les résultats de la dernière inspection en toute humilité, même si cela implique un changement radical de stratégie. Toute précipitation ou mouvement d’impatience risquerait de provoquer des erreurs qui ne feraient qu’aggraver la situation et retarder le démantèlement pendant de nombreuses années. Une chose à éviter à tout prix.

Une politique « portes ouvertes »

Au début de cet article, j’ai dit que le niveau des émissions radioactives du site de Fukushima Daiichi a tellement baissé qu’on a l’impression de se trouver sur un chantier de construction ordinaire. Ceux qui n’ont pas visité les lieux ont sûrement du mal à me croire, mais c’est pourtant la vérité. J’ai parcouru la centrale à pied avec un détecteur de radiations pendant trois heures et la dose totale enregistrée a été de 0,03 millisievert, c’est à dire l’équivalent d’une radiographie des poumons.

Le site de Fukushima Daiichi est tellement sécurisé que le nombre des visiteurs tourne à présent autour de 8 000 par an (voir tableau ci-dessous). À la fin du mois de décembre 2016, près de 30 000 observateurs s’étaient déjà rendus sur les lieux depuis l’accident de mars 2011. Au début, la plupart d’entre eux étaient des scientifiques, des ingénieurs et des agents du gouvernement. Mais aujourd’hui, on rencontre des groupes d’étudiants ou de lycéens, munis de masques sanitaires et de casques fournis par Tepco, qui vont se percher sur les hauteurs pour mieux voir les bâtiments des réacteurs.

Nombre de visiteurs du site de Fukushima Daiichi

Année fiscale Nombre de visiteurs
Avril 2011- mars 2012 913
Avril 2012- mars 2013 2 753
Avril 2013 - mars 2014 3 798
Avril 2014 - mars 2015 5 409  (694)
Avril 2015 - mars 2016 8 000  (870)
Avril 2016 - décembre 2016 7 945  (558)
Total 28 818

Note : les chiffres entre parenthèses concernent les visiteurs non-japonais.Source : Tokyo Electric Power Company (Tepco).

Ces visites organisées sont le résultat de la politique « portes ouvertes » de Masuda Naohiro, le responsable du démantèlement de Fukushima Daiichi qui a pris résolument le parti de la transparence et de l’ouverture au public. « Je veux que les jeunes qui seront les leaders de demain comprennent la situation de Fukushima Daiichi à l’heure actuelle et ce que nous avons l’intention de faire dans l’avenir », explique-t-il. « Je suis persuadé qu’un grand nombre de personnes ont encore des soupçons et pensent que quelque chose de dangereux est en train de se passer ici, quelque chose que Tepco s’efforce de dissimuler. C’est pourquoi je crois qu’il faut que les gens viennent se rendre compte sur place par eux-mêmes. »

Masuda Naohiro, président de l’entreprise créée pour superviser le démantèlement de Fukushima Daiichi, le 3 février 2017, à Tokyo (Photo : Takahashi Hideki)

Bien entendu, tout le monde ne reviendra pas de la centrale de Fukushima Daiichi avec la même impression. Mais à mon avis, convier sur le site du pire accident nucléaire de l’histoire ceux qui vont hériter de cette situation est un geste très significatif. Je souhaite que tous les jeunes qui le peuvent profitent de l’occasion pour visiter Fukushima Daiichi et réfléchissent sur les problèmes posés par l’énergie nucléaire.

(D’après un article en japonais du 6 mars 2017. Photo de titre : Takahashi Hideki, l’auteur de l’article, sur le site de la centrale nucléaire Fukushima Daiichi, le 17 février 2017. À l’arrière-plan, à une distance d’environ 150 mètres, on aperçoit le réacteur 2 où ont eu lieu des investigations pour localiser les débris de combustible fondu à l’intérieur de la première enceinte de confinement.)

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