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« Ryokan », les auberges traditionnelles

Vie quotidienne Gastronomie Tourisme

Les ryokan offrent la possibilité de faire l’expérience d’un accueil, d’un hébergement, d’une cuisine et de bien d’autres coutumes traditionnellement japonaises. Longtemps populaires auprès des touristes japonais, les ryokan attirent aujourd’hui un nombre croissant de visiteurs internationaux.

Futon, washoku et bains publics

Les ryokan se démarquent des hôtels d’affaires modernes car on peut s’y détendre et y passer des vacances typiquement japonaises. Ces auberges traditionnelles sont composées de washitsu (chambres de style japonais) avec un sol en tatami, des shôji et fusuma (portes coulissantes en papier), et un tokonoma (alcôve décorative) affichant des rouleaux suspendus ou un ikebana (arrangement floral). On peut profiter des futon pour dormir à la japonaise, déguster du washoku (cuisine japonaise) et se délasser dans les grandes salles de bains communes dans un décor d’antan. 

Les ryokan peuvent être de toutes tailles, mais il faut au moins cinq chambres pour qu’un établissement puisse être considéré comme un ryokan. Les plus grands peuvent posséder 80 chambres, voire plus. Il y a plus de 40 000 ryokan licenciés à travers le pays, chacun offrant une cuisine distincte et une atmosphère reflétant la région où ils se trouvent.

Séjourner dans un ryokan

Les membres du personnel accueillent les clients puis leur présentent l’établissement. Ils effectuent également d’autres tâches, comme préparer les futon la nuit puis les ranger le lendemain matin. Ils sont également à la disposition des clients pour répondre aux questions.

Tout comme dans les maisons japonaises, il faut se déchausser dans le hall d’entrée et enfiler des chaussons fournis par le ryokan. Il est souvent possible d’emprunter des sandales ou des geta (chaussures en bois traditionnelles) pour de courtes promenades à l’extérieur.

Contrairement aux hôtels, il n’y a pas de piscines ou de gymnases dans un ryokan, mais il y a souvent de grands bains publics. Ceux-ci sont séparés pour les hommes et les femmes et peuvent avoir un bain en plein air, appelé roten buro. Il y a souvent des salles de karaoké, des tables de ping-pong ainsi que d’autres espaces de loisirs.

Un rotenburo (bain en plein air). Notez que les serviettes ne doivent pas être plongées dans l’eau (ci-dessus pour respecter le décorum) !

Après s’être délassés longuement dans les bains, les clients pourront se détendre dans leurs chambres en yukata (kimono léger en coton), qui est aussi porté pour dormir. On peut généralement marcher dans le ryokan en yukata. Dans les villes connues pour leur source thermale (onsen), on peut voir beaucoup de gens déambuler dans les rues en yukata.

Généralement, le dîner et le petit déjeuner sont inclus dans les frais de ryokan. Le dîner peut avoir lieu dans une salle à manger ou dans les chambres. Dans ce dernier cas, les membres du personnel apportent les plats et prennent les commandes de boissons supplémentaires si nécessaire. Les menus sont souvent composés de spécialités locales et saisonnières.

Dîner dans une chambre d’un ryokan.

Il est préférable de réserver à l’avance par Internet ou par téléphone plutôt que d’arriver à l’improviste. Bien que les pourboires soient rares au Japon, le kokorozuke (coutume de donner un pourboire) existe encore dans les ryokan haut de gamme dans le cas d’un service exceptionnel.

Les plus anciennes auberges du monde

Séjourner dans un ryokan représente l’opportunité d’apprécier l’architecture traditionnelle japonaise de près. Il n’est pas rare de trouver des ryokan établis depuis plus d’un siècle. Ceux-ci possèdent souvent des meubles et de la vaisselle de style traditionnel.

Le ryokan Keiunkan dans la préfecture de Yamanashi a été fondé en 705 et détient le record du monde du plus vieil hôtel. Un autre ryokan, Hôshi dans la préfecture d’Ishikawa, a été fondé quelques années plus tard, en 718. Les trois plus célèbres ryokan à Kyoto sont Tawaraya, riche de 300 ans d’histoire et où Steve Jobs séjournait régulièrement ; Sumiya, réputé pour ses cérémonies du thé et sa cuisine kaiseki typique de Kyoto; et Hiiragiya, qui était fréquenté par la famille impériale et les figures littéraires durant l’ère Meiji (1868-1912).

Les temps changent

Source thermale de Ginzan, dans la préfecture de Yamagata, en hiver.

Beaucoup de ryokan offrent également des formules lit et petit déjeuner. Comme un nombre croissant de touristes étrangers viennent au Japon, certains établissements ont commencé à proposer des cartes des boutiques et des restaurants locaux en anglais. Sawanoya dans le quartier d’Ueno à Tokyo est l’un des rares ryokan particulièrement adapté aux visiteurs internationaux.

D’après un sondage effectué auprès de touristes étrangers en 2014 par le ministère du Territoire, des Infrastructures, des Transports et du Tourisme, la principale raison pour séjourner dans un ryokan était l’architecture et les chambres de style japonais. Pour les touristes étrangers ayant séjourné cinq fois ou plus dans des ryokan, ce qui les attirait le plus était les onsen. À la question « que préférez-vous dans les ryokan ? », les réponses les plus fréquentes étaient : les chambres et la décoration de style japonais  (65,8 %), la possibilité de profiter d’une l’atmosphère paisible et reposante (60,3 %) et la cuisine washoku (59,7 %). Certains ont répondu qu’ils ont été capables de surmonter les problèmes de langue en se servant de gestes, d’images, de dictionnaires et des quelques mots japonais qu’ils avaient appris. Il y a aussi des organismes (ci-dessous) qui aident les touristes étrangers à réserver des ryokan.

Tout en conservant leur atmosphère traditionnelle, les ryokan s’adaptent à leur temps et offrent aux voyageurs japonais et étrangers l’expérience de l’hospitalité nippone.

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