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La mine de cuivre d’Ashio, à Nikkô : un grand pas vers la modernisation du Japon

Histoire Tourisme

Nikkô est une destination très prisée des Tokyoïtes et visiteurs étrangers, offrant un dépaysement garanti à seulement une centaine de kilomètres de la capitale. Reconnue patrimoine mondial de l’Unesco, la ville abrite la mine de cuivre d’Ashio, un important héritage industriel qui a assuré sa prospérité pendant plus de 400 ans. Aujourd’hui, il est possible de la visiter et de se plonger dans l’atmosphère de l’époque.

Jadis haut-lieu de la production de cuivre

L’histoire de la mine de cuivre d’Ashio à Nikkô, dans la préfecture de Tochigi, remonte à plusieurs siècles. À l’époque d’Edo, (1603-1868), le shogunat administrait directement le site, premier producteur de cuivre de l’Archipel entre les dernières décennies du XIXe siècle et les années 1920. La mine a cessé d’être exploitée en 1973 pour devenir sept ans plus tard une attraction touristique.

Les visiteurs peuvent explorer l’intérieur de la mine à bord d’un train à ciel ouvert qui se faufile dans le puits de mine Tsûdô, lui-même classé site historique national. À l’intérieur de ce puits, les visiteurs en apprennent davantage sur l’évolution au fil des siècles du processus d’extraction du cuivre et la place occupée par la mine d’Ashio dans la modernisation du Japon.

L’entrée de la mine de cuivre d’Ashio
L’entrée de la mine de cuivre d’Ashio

La billetterie de l’attraction se trouve également dans le dépôt où sont stationnés les trains.
La billetterie de l’attraction se trouve également dans le dépôt où sont stationnés les trains.

Un train s’engouffre dans le puits de mine Tsûdô, où l'exploitation minière a commencé en 1885.
Un train s’engouffre dans le puits de mine Tsûdô, où l’exploitation minière a commencé en 1885.

Le site a été placé sous l’administration du shogunat Tokugawa en 1610, et l’exploitation de la mine aurait commencé dans la seconde moitié du XVIe siècle. Le cuivre extrait était alors utilisé comme matériel pour les toitures du sanctuaire Tôshôgû de Nikkô et du château du shôgun dans la capitale Edo (aujourd’hui Tokyo). Source de revenus précieuse, le métal était exporté aux Pays-Bas et en Chine, via le port de Nagasaki. La production qui utilisait des méthodes traditionnelles a atteint son âge d’or à la fin du XVIIe siècle, avec 1 500 tonnes par an. Mais peu à peu, les quantités diminuèrent. Cherchant à créer des emplois pour les mineurs, le shogunat ouvrit un atelier tout près de la mine, où il frappait des pièces de monnaie en cuivre connues sous le nom de Kan’ei Tsûhô.

De nombreuses expositions attendant les visiteurs le long du parcours.
De nombreuses expositions attendant les visiteurs le long du parcours.

Les multiples galeries souterraines de la mine se ramifient sur pas moins de 1 200 kilomètres.
Les multiples galeries souterraines de la mine se ramifient sur pas moins de 1 200 kilomètres.

Des scènes avec des personnages réalistes illustrent les dures conditions de travail des mineurs de l'époque d'Edo.
Des scènes avec des personnages réalistes illustrent les dures conditions de travail des mineurs de l’époque d’Edo.

Le long de la voie ferrée, une exposition sur le site de l'ancien atelier où était frappées les monnaies explique le processus de fabrication des pièces de cuivre Kan'ei Tsûhô.
Le long de la voie ferrée, une exposition sur le site de l’ancien atelier où était frappées les monnaies explique le processus de fabrication des pièces de cuivre Kan’ei Tsûhô.

La mine la plus productive du pays

La production de cuivre continua à diminuer, si bien qu’en 1877, la mine fut vendue à des intérêts privés, dont le célèbre entrepreneur Shibusawa Eiichi. Le nouveau propriétaire, Furukawa Ichibei, est celui qui donnera à la mine son âge d’or. C’est aussi lui qui introduira la technologie minière occidentale et exploitera de nouveaux filons de cuivre. Sept ans plus tard, la mine d’Ashio deviendra la mine la plus productive de tout l’Archipel. À la pointe de la technologie de l’époque, c’est elle la première qui verra l’apparition des chariots électriques, en 1891, innovation majeure qui permettra à la production de continuer d’augmenter. La mine extraira 40 % de la production totale de cuivre du pays.

L’année 1916 marquera l’histoire de la mine d’Ashio. Un record de plus de 14 000 tonnes de cuivre seront extraits de la mine. Effet boule de neige, de nombreux emplois seront créés, faisant passer la population totale de la Nikkô à 38 000 habitants, devenant la deuxième ville la plus peuplée de la préfecture de Tochigi après Utsunomiya, la capitale préfectorale. Ashio jouera un rôle essentiel au sein de la Furukawa zaibatsu, un puissant conglomérat industriel d’avant-guerre. Après le conflit mondial, si la mine a poursuivi son activité, la production a considérablement diminué. La société qui exploitait le site décidera finalement de fermer la mine pour de bon. Les activités de métallurgie ne résisteront que pendant un certain temps, mais seront cesseront également en 1988.

Les activités de la mine ont été modernisées grâce à l’apparition progressive de machines telles que des compresseurs.
Les activités de la mine ont été modernisées grâce à l’apparition progressive de machines telles que des compresseurs.

Appuyez sur le bouton, écoutez le bruit de la dynamite. La voix de l’ouvrier et des bruits d’explosion commencent à se faire entendre.
Appuyez sur le bouton, écoutez le bruit de la dynamite. La voix de l’ouvrier et des bruits d’explosion commencent à se faire entendre.

Maquettes du premier chariot électrique et de la fonderie de cuivre de la mine.
Maquettes du premier chariot électrique et de la fonderie de cuivre de la mine.

Problèmes de pollution

La contribution de la mine de cuivre d’Ashio à la modernisation du Japon est indéniable. Cependant, elle est également à l’origine des premières grandes catastrophes environnementales du pays. Les activités de la mine ont eu de graves conséquences, contaminant notamment l’eau de la rivière Watarase et les terres agricoles environnantes, affectant gravement non seulement les cultures et mais également la santé de la population locale. Les toxines émises par les cheminées des fonderies ont été néfastes pour de nombreux arbres. Dans les années 1890, un mouvement de protestation contre les activités de la mine d’Ashio a été créé, poussant son leader Tanaka Shôzô à solliciter l’aide de l’empereur Meiji (1867-1912).

La mine de cuivre d’Ashio se situe à une trentaine de minutes en voiture du complexe historique de temples et de sanctuaires Nikkô Tôshôgû. Après un passage au puits de la mine Tsûdô, une visite au Musée d’histoire de Furukawa Ashio s’impose. Riche en explications sur les activités de la mine, il vous permettra de tout comprendre sur les zones d’ombre du site. Avec pour objectif de restaurer l’environnement naturel, un projet de plantation d’arbres a été lancé en 1957. Pari réussi ; la végétation dans les montagnes a retrouvé toute sa superbe et la rivière Watarase coule maintenant à flot.

La rivière Watarase coule près de la place où circulent les trains qui emmènent les visiteurs dans les antres de la mine.
La rivière Watarase coule près de la place où circulent les trains qui emmènent les visiteurs dans les antres de la mine.

Le pont Furukawa et ses poutrelles en fer (au premier plan), désigné bien culturel important. Il enjambe la rivière Matsuki, un affluent de la rivière Watarase. L'ancienne fonderie Honzan est visible à l'arrière-plan.
Le pont Furukawa et ses poutrelles en fer (au premier plan), désigné bien culturel important. Il enjambe la rivière Matsuki, un affluent de la rivière Watarase. L’ancienne fonderie Honzan est visible à l’arrière-plan.

Une ancienne cheminée de la mine se dresse au bord de la rivière.
Une ancienne cheminée de la mine se dresse au bord de la rivière.

La mine de cuivre d’Ashio

  • Adresse : 9-2 Tsûdô, Ashio-machi, Nikkô-shi, Tochigi-ken
  • Ouvert toute l’année
  • Heures d’ouverture : de 9 h à 17 h (départ du dernier train à 16 h 15)
  • Tarif : Adultes : 830 yens. Élèves d’école primaire et collégiens : 410 yens
  • Accès : 50 minutes en bus de ville de Nikkô depuis les stations JR Nikkô et Tôbu Nikkô.

(Reportage, texte et photos de Nippon.com)

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