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« Nanakusa-gayu » : la bouillie de riz aux sept herbes pour faire le plein de vitamines

Tradition Gastronomie

Nanakusa ; littéralement les « sept herbes ». Particulièrement à l’honneur le 7 janvier, elles entrent dans la composition d’une bouillie de riz traditionnelle appelée nanakusa-gayu. Passons donc en revue les ingrédients de ce mets qui va vous faire démarrer la nouvelle année en bonne santé !

Jinjitsu no sekku est l’un des cinq sekku, comprenez « jours de fêtes saisonniers », qui ponctuent le calendrier japonais tout au long de l’année. Et le premier de ces jours est célébré le 7 janvier. Lorsque les cinq sekku ont été officialisés par le shogunat de l’époque d’Edo (1603–1868), une tradition venue de Chine commença à se répandre dans l’Archipel. Il s’agissait d’une ragoût composé de sept types de légumes. Au fil des époques, le ragoût se transforma en bouillie de riz (kayu), composée notamment de sept herbes. Ainsi était né le nanakusa-gayu, encore traditionnellement consommé aujourd’hui.

Il peut être difficile de se procurer des légumes frais, mais ces sept herbes ont la peau dure et peuvent être cultivées dans votre jardin ou simplement cueillies dans les bois, même au début de l’année, alors que les températures sont encore relativement fraîches. Aujourd’hui, de nombreuses personnes habitent en ville, si bien qu’il peut être difficile de sortir de chez soi pour aller les cueillir soi-même. Mais rassurez-vous, vous pourrez trouver ces sept herbes dans à peu près n’importe quel supermarché. Les voici.

Seri (persil japonais)

L’étymologie du nom de cette plante se trouverait dans le verbe seri-au, décrivant la manière dont elle « se bat avec vigueur » avec les autres plantes autour d’elle. Parce qu’il faut savoir que cette herbe pousse dans des zones humides telles que les bords des rizières. Avec son odeur rafraîchissante, elle a souvent été utilisée pour ses vertus digestives. En ville, les supermarchés proposent généralement cette herbe au rayon légumes mais à la campagne, il n’est pas rare de la trouver sous sa forme entière, avec les racines. Parfait pour une marmite nabe bien fumante.

Seri
Seri

Nazuna (bourse à pasteur)

Cette herbe se fait également appeler penpen-gusa, ou littéralement « herbe qui claque », rappelant le son produit par ses graines qui se déploient depuis la tige centrale en-dessous des fleurs. Nombreux sont les enfants qui ne peuvent résister à faire tourner sa tige pour entendre ce son « penpen ». Cette plante aussi est plutôt résistante et peut pousser pratiquement n’importe où. Elle possède également des vertus légèrement diurétiques.

Nazuna
Nazuna

Gogyô (gnaphale des forêts)

On l’appelle également communément hahako-gusa, littéralement « herbe mère et enfant ». Elle pousse sur les collines et dans les zones boisées, épanouissant ses fleurs jaunes au début du printemps. Elle aussi aurait des propriétés médicinales ; elle serait efficace contre la toux et le rhume. Cette herbe était autrefois ajoutée au kusamochi, littéralement « gâteau de riz mochi aux herbes ». Mais elle a peu à peu laissé place à l’armoise (yomogi).

Gogyô
Gogyô

Hakobera (mouron blanc)

Cette herbe est cultivée depuis au moins l’époque de Heian (794–1185). Elle s’appelait alors hakubera. On la trouve généralement dans les jardins et sur les bords des routes de campagne. Séchée, réduite en poudre et mélangée à du sel, elle peut notamment entrer dans la composition de dentifrices.

Hakobera
Hakobera

Hotoke-no-za (herbe-aux-mamelles)

Le nom de cette herbe signifie littéralement « siège de Bouddha », inspiré de la forme en coussin de chaise arrondi de ses feuilles. On la trouve notamment dans les rizières et le long des bordures qui les séparent. Elle serait efficace pour soulager les courbatures et les contusions.

Hotoke-no-za
Hotoke-no-za

Suzuna (navet blanc)

Suzuna n’est autre qu’un nom différent donné au navet blanc, ou kabu. On trouve ce légume dans pratiquement n’importe quel supermarché. Dans le kabu, tout se mange, les feuilles comme le navet. Finement hachés, ils parfument agréablement le nanakusa-gayu.

Suzuna
Suzuna

Suzushiro (radis daikon)

Lui aussi, vous le connaissez déjà, c’est sûr. Il s’agit en fait d’un autre nom du radis daikon. Tout comme le seri et le suzuna, vous le trouverez dans tous les supermarchés. Comme le suzuna, les feuilles comme la racine entrent dans la composition du nanakusa-gayu.

Suzushiro
Suzushiro

(Photos : Pixta. Photo de titre : les sept herbes qui composent le nanakusa-gayu)

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