Setouchi Jakuchô, célèbre romancière et nonne bouddhiste, est décédée à 99 ans

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La célèbre romancière et nonne bouddhiste Setouchi Jakuchô est décédée le 9 novembre d’une insuffisance cardiaque à Kyoto, à l’âge de 99 ans.

Réputée pour ses ouvrages historiques et ses romans audacieux et autobiographiques entre autres, elle était aussi une pacifiste engagée, activiste anti-nucléaire et contre la peine de mort.

Setouchi Jakuchô
Setouchi Jakuchô

Née en 1922 dans la préfecture de Tokushima, Setouchi Jakuchô se marie à 20 ans avec un enseignant qu’elle suit à Pékin. Elle retourne au Japon en 1946 où elle tombe amoureuse d’un élève de son mari, conduisant au divorce.

Elle se met à écrire peu de temps après et suscite la controverse en publiant un roman « osé » intitulé Kashin (« Le centre de la fleur », non traduit en français) qui parle des infidélités d’une femme. Considérée comme une « auteure pornographique », les maisons d’éditions lui demanderont de ne plus écrire pendant plusieurs années.

Elle obtient cependant le prix de Littérature féminine en 1963 pour La fin de l’été (éditions Philippe Picquier), racontant l’histoire d’un ménage à trois avec un étudiant.

Dix ans plus tard, elle prononce ses vœux bouddhiques et devient nonne en rentrant au temple Chûson-ji, classé au patrimoine mondial de l’humanité de l’Unesco.

Setouchi Jakuchô continue néanmoins sa carrière d’écrivain et gagne le prestigieux prix Tanizaki en 1992 pour Hana ni toe (« Demande aux fleurs », non traduit en français).

La romancière s’attelle également à la traduction en japonais moderne du Dit du Genji en dix volumes, qui paraît en 1998 et connaît un franc succès. Elle est décorée de l’Ordre de la culture en 2006.

Setouchi Jakuchô a toujours été engagée dans le pacifisme. Elle se fait remarquer notamment en menant une grève de la faim lors de la Guerre du Golfe en 1991 et les attentats du 11 septembre 2001 à New York.

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