Il y a 50 ans, une décision de justice historique pour les victimes de la maladie Itai-Itai

Société Santé

Le 23 août 2022 marque les 50 ans d’une décision de justice historique au Japon, où une usine a été condamnée à verser des compensations aux victimes d’une maladie appelée « Itai-Itai », connue comme étant l’une des quatre pathologies liées à la pollution (avec la maladie de Minamata, l’asthme de Yokkaichi et la seconde maladie de Minamata).

(deuxième en partant de la gauche) Une patiente atteinte de la maladie Itai-Itai, photographiée par Hayashi Haruki.
(deuxième en partant de la gauche) Une patiente atteinte de la maladie Itai-Itai, photographiée par Hayashi Haruki.

La maladie Itai-Itai est due à l’absorption de cadmium. En cause, la mine et l’usine d’affinage de Mitsui Mining and Smelting Co, qui, en rejetant ses déchets dans la rivière Jinzu (préfecture de Toyama), a contaminé l’eau et les produits agricoles que consommaient les habitants. Les symptômes étaient un dysfonctionnement rénal et une fragilité osseuse, ainsi que de vives douleurs, comme si le corps tout entier était transpercé d’aiguilles. Le nom de la maladie Itai-itai vient d’ailleurs des cris de souffrance des personnes atteintes : « Itai ! Itai ! » se traduit en français par « J’ai mal ! J’ai mal ! ».

Une patiente subit un traitement. Photographie de Hayashi Haruki.
Une patiente subit un traitement. Photographie de Hayashi Haruki.

Aujorurd’hui, l’on compte 201 personnes officiellement atteintes, dont une dernière diagnostiquée le 8 août de cette année, mais environ le double nécessite un suivi médical pour des problèmes liés au cadmium, y compris des dysfonctionnements rénaux, même s’ils ne souffrent pas de fragilité osseuse. Voilà pourquoi les actions en justice liées à ces maux sont nombreuses et la révision des critères de reconnaissance des maladies est autant demandée.

Hayashi Haruki était étudiant en photographie lorsqu’il avait suivi des patients touchés par la maladie, en prenant des clichés de leur quotidien pendant quatre années. Aujourd’hui âgé de 72 ans, il craint que cette tragédie ne sombre dans l’oubli petit à petit, car la plupart des jeunes générations n’en ont jamais entendu parler.

Hayashi Haruki
Hayashi Haruki

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