L’année du dragon : un tempérament de feu pour 2024
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2024 est l’année du dragon (辰), si l’on se réfère au cycle de 12 ans des animaux du zodiaque chinois, connu en japonais sous le nom de eto.
Dans l‘Archipel, le dragon est vénéré comme une divinité de l’eau, et nombreux sont les festivals des communautés rurales qui, lors des temps secs, en appellent à son pouvoir pour faire tomber la pluie. Les villages de pêcheurs, eux, lui demandent de générer une abondance de prises.
Par ailleurs à l’entrée d’un sanctuaire shintô, au « pavillon des ablutions », le temizuya, il n’est pas rare de constater la présence d’une statue de dragon déversant l’eau de sa bouche afin que les pèlerins procèdent au rituel (simplifié !) de purification avant de pénétrer dans le lieu sacré. (Voir le rituel en détail dans notre article)
Le cycle eto des 12 animaux du zodiaque était non seulement utilisé pour compter les années, mais également pour indiquer les différentes périodes de temps dans la journée ainsi que les directions sur une boussole. Le dragon (tatsu, 辰) représente la direction est-sud-est. Dans le système où le jour est divisé en douze heures, « l’heure du dragon » correspondait à ce qu’on appelle de nos jours « l’heure de pointe », entre 7 h 00 et 9 h 00 du matin.
Les idéogrammes, ou kanji, qui désignent les animaux du zodiaque diffèrent des caractères employés couramment. Alors qu’ici il se lit tatsu (辰), ce sont deux autres kanji signifiant « dragon » qui sont utilisés dans le japonais usuel : 竜, qui est le plus courant, mais aussi 龍, l’ancienne version, que l’on peut parfois apercevoir. Tous deux se prononcent tatsu ou ryû (ou ryô dans des cas plus rares). On les trouve par exemple dans les mots « tornade », tatsumaki (竜巻) et « dinosaure », kyôryû (恐竜, littéralement « dragon effrayant »).
L’une des plus grandes figures historiques du Japon, le samouraï Sakamoto Ryôma (1836-1867), qui a joué un rôle essentiel dans la restauration du pouvoir à l’empereur, a son prénom composé du kanji du dragon, 坂本龍馬.
Le dragon dans les expressions japonaises
Voici quatre fameuses expressions de la langue japonaise incluant la créature céleste.
竜頭蛇尾—Ryûtô dabi. « Tête de dragon, queue de serpent », décrit quelque chose de très prometteur au début mais qui se révèle décevant à la fin. En français, « finir en queue de poisson ».
画竜点睛を欠く—Garyô tensei o kaku. « Dessiner un dragon en omettant son œil », s’emploie lorsque l’on termine un travail sur un échec en oubliant la touche essentielle.
龍のひげをなでる—Ryû no hige o naderu. . « Caresser la barbe d’un dragon », correspond au fait de mener une action totalement irréfléchie. L’expression est similaire à 虎の尾を踏む (tora no o o fumu, « marcher sur la queue d’un tigre).
登竜門—Tôryûmon. « La Porte du dragon ascendant », qui décrit un certain chemin à prendre pour réussir. C’est une référence à une légende chinoise dans laquelle une carpe remonte une chute d’eau du Fleuve Jaune au niveau de la Porte du dragon et se transforme ainsi en cette créature céleste. En français, on pourrait l’apparenter à l’expression « la porte du succès ».
(Photo de titre : Pixta)