[Vidéo] L’art des sucreries raffinées « kinkatô » pour la fête des filles de Kanazawa

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Les kinkatô sont des sucreries traditionnelles confectionnées depuis l’époque d’Edo qui impressionnent par leur esthétique et leur apparence variée. Elles sont particulièrement mises en valeur le 3 mars de chaque année à l’occasion de la fête des filles, le hina matsuri, célébrée afin de souhaiter une bonne santé à tous les enfants. Notre vidéo présente les kinkatô colorées de la ville de Kanazawa, qui excelle dans leur fabrication.

On ne compte plus le nombre d’activités culturelles et de traditions artistiques enracinées à Kanazawa depuis l’époque d’Edo (1603–1868), sous le shogunat Tokugawa où la ville, avec son majestueux château, était un point stratégique important. Ces traditions peuvent être de toutes sortes mais il en est une qui est particulièrement délicieuse : ce sont les sucreries kinkatô, habituellement placées en offrandes devant l’autel des poupées de la fête des filles ou hina matsuri, qui a lieu le 3 mars de chaque année.

Les sucreries kinkatô ont des apparences très variées. Elles peuvent se présenter sous la forme de poissons de bon augure au Japon tels que des daurades (tai), des maneki-neko, figurines de chat bien connues pour porter bonheur, mais aussi des légumes, des champignons, des fruits, et bien d’autres choses encore que terre et mer peuvent offrir, tels que des canards mandarins ou même des courges. Ces friandises de sucre blanc sur lesquelles sont ensuite appliquées des couleurs vives annoncent chaque année, telles des messagers, l’arrivée du printemps à Kanazawa.

La composition des kinkatô est extrêmement simple : du sucre et de l’eau. Du sucre zarame grossier est mélangé avec de l’eau pour donner une mixture collante, qui est ensuite portée à ébullition et versée dans des moules en bois. Les artisans surveillent avec le plus grand soin les kinkatô pendant la période de refroidissement, retirant l’excès de sucre au niveau des contours. Les sucreries doivent être retirées juste avant qu’elles n’adhèrent au moule en bois.

Si la liste de leurs ingrédients est épurée, leur fabrication est loin d’être aisée, puisque seules les sucreries les plus fines donneront l’effet de transparence tant prisé. Une fois terminées, ces sucreries sont mises à sécher et peintes avec du colorant alimentaire.

Le kinkatô, tout comme les konpeitô, ces minuscules confiseries en forme de boules avec des piques, trouvent tous deux leurs origines dans l’aruheitô, qui viendrait lui-même (ainsi que son nom) de l’alféloa, une confiserie apportée par les marins portugais il y a plusieurs siècles. Si autrefois le kinkatô était confectionné dans tout le Japon, aujourd’hui cette sucrerie traditionnelle n’est plus que quasiment exclusivement fabriquée à Kanazawa.

Le hina matsuri célèbre les petites filles et prie pour qu’elles grandissent en bonne santé. Les différentes poupées apprêtées pour l’occasion sont généralement retirées sitôt la fête terminée. Autrefois, on croyait que les filles d’un foyer où les poupées sont conservées trop longtemps se mariaient à un âge plus tardif. Mais à Kanazawa, cependant, les poupées restent exposées jusqu’au mois d’avril, peut-être parce qu’encore à l’heure actuelle, le calendrier lunaire est toujours observé pour les événements traditionnels.

Une fois les poupées rangées, le kinkatô, lui, est cassé en morceaux et donné aux enfants en guise de collation ou utilisé pour sucrer des plats préparés pour l’occasion tels que du zenzai, un doux et savoureux mijoté de haricots rouges azuki avec des gâteaux de riz mochi.

Notre vidéo présente les kinkatô et l’autel de poupées de la villa Seisonkaku, une ancienne demeure d’un seigneur féodal, dans la ville de Kanazawa.

(Article rédigé en coopération avec Kanazawa Cable Television)

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