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L’année du cheval : au galop vers 2026 !

Culture Tradition

2026 est l’année du cheval. Grâce à cet article vous allez tout savoir sur la place de ce gracieux animal au Japon, dans les sanctuaires shintô et dans les dictons.

Fêtes et figures votives

2026 sera sous le signe du cheval (uma). Au Japon, chaque année est placée sous le signe d’un des 12 animaux du zodiaque chinois (appelés eto en japonais). Ils figurent sur les cartes de vœux (nengajô) ou les calendriers en vente dès décembre et font aussi l’objet d’expositions thématiques.

Dans l’Antiquité au Japon, on pensait que les chevaux servaient de montures aux dieux. Jadis, on offrait donc des chevaux aux sanctuaires shintô. Mais seules les catégories sociales les plus riches et les élites pouvaient se permettre ce type d’offrande, ainsi on a fini par avoir recours à des figurines en argile, en bois ou en paille. Plus tard encore, les Japonais ont commencé d’utiliser de simples tablettes votives (ema) en bois figurant un cheval pour adresser leurs vœux. De nos jours encore, les visiteurs écrivent leur souhait sur ce genre de tablettes que l’on peut voir accrochées sur des râteliers dédiés dans les sanctuaires.

De nombreux festivals liés au cheval existent au Japon. Le célèbre Sôma Nomaoi de Fukushima, par exemple, attire des centaines de cavaliers en armure de samouraï. Dans certains sanctuaires se déroulent aussi des compétitions d’archerie à cheval (yabusame). On dit que chaque flèche tirée par un cavalier porte une prière, et on espère qu’elles atteignent leur cible.

Tablettes votives du sanctuaire Kamigamo à Kyoto (© Pixta)
Tablettes votives du sanctuaire Kamigamo à Kyoto (© Pixta)

Créatures de midi

Les signes du zodiaque ont longtemps servi de marqueurs, chaque point cardinal ou chaque heure du jour ou de la nuit étaient placés sous le signe d’un des 12 animaux. Le cheval (午, go) correspond au milieu de la journée et à la direction du Sud. C’est pourquoi en japonais midi se dit shôgo (正午, « pile au cheval »), que matin se dit gozen (午前) ce qui signifie « avant l’heure du cheval » et après-midi gogo (午後) pour « après l’heure du cheval ».

On utilise des idéogrammes différents pour désigner l’animal et le signe zodiacal. Ainsi on dit uma (馬) pour parler des chevaux en général et go (午) quand il s’agit du zodiaque.

Les douze signes du zodiaque eto. Dans les sens des aiguilles d’une montre en partant du sommet (子). Rat (ne, nezumi). Buffle (ushi). Tigre (tora). Lapin (u, usagi), Dragon (tatsu), Serpent (mi, hebi), Cheval (uma). Mouton (mi, hitsuji). Singe (saru). Coq (tori). Chien (inu). Sanglier (i, inoshishi). (© Pixta)
Les douze signes du zodiaque eto. Dans les sens des aiguilles d’une montre en partant du sommet (子). Rat (ne, nezumi). Buffle (ushi). Tigre (tora). Lapin (u, usagi), Dragon (tatsu), Serpent (mi, hebi), Cheval (uma). Mouton (mi, hitsuji). Singe (saru). Coq (tori). Chien (inu). Sanglier (i, inoshishi). (© Pixta)

Le cheval en dictons

馬の耳に念仏Uma no mimi ni nenbutsu. « Réciter une prière (nenbutsu) à l’oreille d’un cheval ». Cette expression signifie « parler à l’oreille d’un sourd ». En effet, les chevaux ne peuvent pas comprendre les prières bouddhiques, la démarche n’est donc d’aucune utilité.

Un cheval ne saurait comprendre les prières bouddhiques (nenbutsu), rien ne sert de lui en réciter. (© Pixta)
Un cheval ne saurait comprendre les prières bouddhiques (nenbutsu), rien ne sert de lui en réciter. (© Pixta)

馬が合うUma ga au. « Le cheval qui lui va ». On utilise cette expression pour parler de deux personnes qui s’entendent bien, comme un cavalier s’accorde bien à sa monture.

人間万事塞翁が馬Ningen banji saiô ga uma. Cette expression qui signifie « À quelque chose malheur est bon » fait référence à un proverbe chinois. Il était une fois un vieil homme qui vivait aux frontières de l’empire du Milieu. Un jour son cheval qui s’était enfui lui revient accompagné d’un très bel étalon, mais quand le fils du vieillard essaye de le chevaucher il tombe et se casse la jambe. À la bonne heure, cette blessure lui permet de ne pas partir à la guerre. Littéralement, le dicton dit « Tout homme pourrait vivre ce qu’a connu le vieil homme du poste-frontière (saiô) et son cheval ».

生き馬の目を抜くIkiuma no me o nuku. « Arracher un œil à un cheval vivant ». On utilise cette expression qui signifie « Bien mal acquis » quand des pratiques plus que douteuses sont utilisées en vue d’un profit.

下馬評Geba-hyô. Autrefois, les cavaliers colportaient les nouvelles mais aussi les ragots. Ainsi leurs racontars (hyô) étaient attendus à leur descente de cheval (geba) quand ils arrivaient aux portes des châteaux ou des temples. Quand on parle de geba-hyô, on veut insinuer qu’il s’agit d’une rumeur sans fondements venant d’un tiers peu au fait de la réalité.

尻馬に乗るShiri-uma ni noru. Cette expression qui signifie « n’être qu’un suiveur » désigne la personne qui est derrière et donc qui ne tient pas les rênes. Quand on est derrière ou sur la croupe d’un cheval (shiri-uma), c’est qu’on ne fait que subir et qu’on est pas maître, on se fait balader un peu comme un mouton de Panurge qui suivrait le mouvement du troupeau.

馬脚をあらわすBakyaku o arawasu signifie « dévoiler les pattes de son cheval ». On utilise cette expression pour dire qu’on révèle sa vraie nature ou ses défauts.

(Photo de titre : Pixta)

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