Le manga et l'anime deviennent des marques

Yaguchi Takao : redorer l’image du manga à travers un musée

Manga/BD

Alors que le Japon était en pleine modernisation intensive au tournant du XXe siècle, un grand nombre d’estampes ukiyo-e ont voyagé hors de l’archipel avant d’être rapidement accaparées par des collectionneurs étrangers. Les Japonais de cette époque n’avaient probablement pas encore réalisé leur véritable valeur avant qu’il ne soit trop tard. L’histoire se répète à nouveau aujourd’hui, alors que les dessins originaux d’un des maîtres les plus admirés du manga commencent à être prisés à l’étranger. Yaguchi Takao, auteur du manga Paul le pêcheur (Tsurikichi Sanpei), et disparu il y a tout juste deux ans, a longtemps travaillé afin d’éviter la dispersion des originaux de mangas autour du monde. Grâce à lui, un musée dédié aux mangas a pu naître.

C’est autour de l’été 2016 que j’ai rencontré pour la première fois Yaguchi Takao, auteur du légendaire manga Tsurikichi Sanpei (l’anime a été diffusé en France à partir de 1991 sous le titre de Paul le pêcheur). J’étais alors en visite au musée du manga de Yokote Masuda, dans la préfecture d’Akita, au nord-est du Japon, pour un article que j’écrivais en tant que journaliste pour un journal national.

Ce que Yaguchi m’a dit ce jour-là et son attachement passionné à l’art du manga m’ont fait une forte impression. Il avait joué un rôle clé en encourageant les autorités locales à soutenir son idée d’édifier un musée du manga dans sa ville natale. Pour mener à bien cette mission, j’ai passé la majeure partie de ces dernières années à dévoiler les hauts et les bas de la carrière et de la vie remarquable de Yaguchi, travaillant sur une biographie critique qui sera finalement complétée en décembre 2020 et publiée par Sekai Bunkasha sous le titre « Le rêve de Paul le pêcheur : une biographie de Yaguchi Takao » (Tsurikichi Sanpei no yume: Yaguchi Takao gaiden).

Yaguchi a fini par perdre sa lutte contre un cancer du pancréas le 20 novembre 2020, peu avant la publication du livre. C’est un immense regret pour moi de ne pas avoir été capable de compléter ce livre de son vivant.

Le très apprécié Paul le pêcheur décore un pont de la rivière Saruhannai, qui coule à travers Masuda-machi, la ville natale de Yaguchi Takao, au nord-est du pays. Cette commune a été rattachée à celle de Yokote en 2005.
Le très apprécié Paul le pêcheur décore un pont de la rivière Saruhannai, qui coule à travers Masuda-machi, la ville natale de Yaguchi Takao, au nord-est du pays. Cette commune a été rattachée à celle de Yokote en 2005.

Il y a une raison pour laquelle j’ai décidé d’inclure le mot yume (« rêve ») dans le titre du livre. Jusqu’au jour de sa mort, c’était le rêve de Yaguchi de voir le gouvernement reprendre son ancien projet de construction d’un Centre national des médias artistiques. Son propre édifice, le musée du manga de Yokote Masuda, ferait également partie des efforts nationaux pour protéger et préserver les dessins originaux de manga aux côtés du Centre. Ce titre est donc l’expression de mon propre désir de voir ce rêve devenir réalité.

L’œuvre pour laquelle Yaguchi est le plus connu est parue presque toutes les semaines pendant 10 ans (de 1973 à 1983) au sein de la très populaire revue de pré-publication Weekly Shônen Magazine. Cette chronique manga raconte l’histoire d’un pêcheur talentueux appelé Sanpei (« Paul » en français), qui vit avec son grand-père dans un village pauvre et reculé de la préfecture rurale d’Akita, et dont la vie est bercée d’aventures à la recherche de poissons exotiques. La toile de fond de l’histoire est basée sur les propres expériences de Yaguchi en tant que jeune garçon pêcheur à Akita, et l’auteur a également admis que Sanpei est une sorte d’alter-ego pour lui. La série, qui aurait suscité de nombreuses passions pour la pêche à la ligne durant sa parution, est devenue un immense succès. C’est plus de 31 millions de copies qui ont été vendues dans son édition en volumes reliés, et la série a également été adaptée en série animée et en films en prises de vue réelles. L’anime a fait le tour du monde, et a connu une certaine popularité en Italie, en France et dans les marchés asiatiques.

Un banquier devenu mangaka

Yaguchi est né premier enfant d’une famille de paysans pauvres. Il a travaillé dur et a pu obtenir un travail au bureau d’une banque peu après l’obtention de son diplôme au lycée. En comparant aux standards des campagnes japonaises de l’époque, on peut dire qu’il avait réussi à rejoindre l’élite. Mais depuis son enfance Yaguchi adorait l’œuvre de Tezuka Osamu (appelé « le père du manga », auteur d’Astro Boy et Black Jack), et il n’avait jamais renoncé à son rêve de devenir lui-même mangaka.

Peut-être parce qu’il avait commencé assez tardivement, Yaguchi a continué à dépeindre les liens étroits entre le nature et les habitants de la région d’Akita qu’il connaît si bien. Il n’avait jamais oublié les communautés rurales défavorisées telles que celle qui l’avait vu grandir. Son travail était marqué par un grand sens du détail et une habileté étonnante à capturer la nature et les animaux afin de les faire prendre vie sur le papier.

Un grand nombre de vieux mangas de Yaguchi ont été récemment réédités, notamment Matagi (1975), qui dépeint la culture en déclin des chasseurs traditionnels de la région du Tôhoku (nord-est), et Ora ga mura (« Mon Village », 1973), dont l’histoire prend place dans un patelin rural durant les décennies suivant la Seconde Guerre mondiale. La réédition de ces vieux classiques a fait gagner à Yaguchi une nouvelle foule de fans au sein de la jeune génération de lecteurs. Mais il a finalement rangé ses pinceaux après la triple catastrophe de Fukushima de mars 2011, qui ont marqué un point tournant de sa vie.

Des années plus tard, il a confessé que ce désastre lui avait fait prendre conscience de son impuissance et l’avait plongé dans le désespoir. C’est ce qu’il avait exprimé même lorsqu’il s’était porté volontaire pour signer des actions caritatives aux côtés d’autres : « Je me suis senti impuissant face à l’ampleur de ce désastre naturel sans précédent. Juste complètement impuissant, comme si plus rien de ce que je pouvais faire n’avait de sens. » Durant l’année qui a suivi le désastre, Yaguchi a souffert d’une tragédie personnelle quand sa fille aînée Yumi est morte après une longue maladie.

Ce deuil a été un choc énorme pour Yaguchi, qui avait pour projet de léguer à sa fille ses dessins originaux et ses droits d’auteur, et qui espérait qu’elle puisse prendre soin de son héritage culturel après sa mort. Une autre terrible nouvelle lui est arrivé alors qu’il prenait soin d’elle lors de la phase terminale de sa maladie lorsqu’il a lui-même été diagnostiqué d’un cancer de la prostate. Juste après le service commémoratif bouddhique tenu 49 jours après la mort de sa fille, il a dû se rendre à l’hôpital pour une opération.

Les suites de cette intervention l’ont privé de sa force physique et de son envie de dessiner de nouvelles œuvres. « Je dessinais auparavant avec ma main droite, tout en maintenant le papier en place avec mon coude gauche, mais ce dernier a perdu de sa force. Désormais, je ne peux plus le faire. Je n’ai tout simplement plus la force de dessiner. »

Yaguchi avait déjà esquissé une nouvelle histoire de Sanpei, inspirée par un poisson vivant dans le lac africain Tanganyika. Il a finalement dû abandonner son idée, avant de fermer son studio pour de bon.

Après son départ à la retraite, il a décidé de vivre en solitaire, reclus dans sa maison de Tokyo. Yaguchi avait été affligé par la mort d’un de ses collègues, et par le fait que les dessins originaux de cet ami avaient bien failli être vendus aux enchères afin de payer ses dettes. « Je me suis battu bec et ongles pour empêcher ça », m’a dit Yaguchi. Mais l’expérience lui avait laissé un goût amer, et il a continué à s’inquiéter sur ce qui pourrait bien arriver à ses propres papiers lorsqu’il ne serait plus là pour les conserver.

« Ma fille aînée est décédée, et mon autre fille s’est mariée et a fondé sa propre famille. Quand je mourrais, il n’y aura donc plus personne pour prendre soin de mes œuvres et de mes droits d’auteur. Ils pourraient bien être l’objet de droits de succession, ou être vendus. Après avoir travaillé si durement pour construire une carrière de , après avoir sué sang et eau pour créer ces histoires, le fait de les imaginer détruites et dispersées dieu sait où… ça ne me semble pas juste. Cette pensée est bien trop déprimante. Je me suis alors dit que s’il y avait un musée ou un autre endroit de ce genre auquel je puisse léguer mes dessins, je pourrais reposer en paix. Je souhaite que le musée du manga de Yokote Masuda soit ce lieu. »

Une foule attend de pouvoir entrer dans le musée du manga de Yokote Masuda le jour de son ouverture en mai 2019.
Une foule attend de pouvoir entrer dans le musée du manga de Yokote Masuda le jour de son ouverture en mai 2019.

Des dessins originaux atteignant des fortunes aux enchères internationales

Dans les années récentes, les mangas ont commencé à occuper une position de plus en plus honorable en tant qu’un des exemples phares du phénomène « Cool Japan ». Un signe de ce prestige grandissant est la montée des prix des dessins originaux sur le marché international.

En mai 2018, un dessin original d’Astro Boy (de Tezuka Osamu) a été vendu pour 270 000 euros lors d’une vente aux enchères à Paris. Les représentants de la compagnie de production de l’artiste à Tokyo ont déclaré ne pas être au courant de la manière dont l’œuvre, terminée au milieu des années 50, s’est retrouvée sur le marché. À l’époque, les dessins originaux étaient juste considérés comme l’une des parties préliminaires d’une parution, qui n’avaient que peu de valeur une fois le manga publié. Tezuka lui-même n’avait apparemment pas beaucoup pensé à garder la trace de ses esquisses après leur impression.

Par contraste, de nombreux auteurs de mangas d’aujourd’hui ont des difficultés à supporter la charge de travail nécessaire pour stocker et prendre soin de leur collection considérable de manuscrits et de dessins. Faute d’espace de stockage suffisamment grand, certains artistes sont parfois obligés de vendre leurs dessins aux fans pour presque rien. D’autres finissent tout simplement par les jeter. Si aucun proche n’est en vie pour hériter des manuscrits, ils finissent parfois par purement et simplement disparaître sans laisser de traces après la mort de l’artiste. Les dessins sont également parfois évalués pour les droits de succession. Le ministère des Finances prend ses décisions au cas par cas, en fonction des ventes précédentes des créations de l’artiste et de l’opinion des experts dans ce domaine.

Au fur et à mesure de l’augmentation de la valorisation artistique des mangas, il devient de plus en plus courant de voir des dessins être évalués pour les droits de succession de la même façon que les peintures et les autres formes d’art. Pour les bandes dessinées japonaises, dont les originaux peuvent souvent se compter en milliers de pages manuscrites, les montants peuvent être astronomiques. Faire don de ces papiers à un musée signifie qu’ils ne feront plus partie des biens d’un artiste, et par conséquent, des impôts sur la succession.

En 2015, Yaguchi a donné environ 42 000 de ses propres papiers et manuscrits au musée du manga de Yokote Masuda. Avec le soutien de l’Agence des affaires culturelles, le travail pour préserver et prendre soin de cette collection conséquente de manuscrits a pu réellement commencer.

Pour que l’on cesse de regarder les mangas de haut...

Le musée des mangas a été établi en 1995 dans la ville natale de Yaguchi, Masuda-machi (qui a depuis été rattachée à Yokote). Yaguchi lui-même a joué un rôle crucial dans la campagne pour persuader le gouvernement local des mérites de son idée. Quand Tezuka Osamu (1928-1989), la grande idole de Yaguchi, a commencé à produire ses chefs-d’œuvres, les mangas n’avaient que peu de prestige. Tezuka s’est battu contre les préjugés, faisant fréquemment des apparitions télévisées pour plaider les mérites du manga en tant que forme d’art originale digne de respect. Yaguchi a poursuivi ce combat. Dans une ville provinciale où les vieilles manières de pensée héritées de la tradition féodale persistaient encore, il fallait beaucoup de confiance en soi et de détermination pour quitter un travail de l’élite en col blanc afin de se plonger dans les tâches d’encre du monde du manga.

« Je me rappelle qu’une fois au collège, certains d’entre nous se faisaient passer des mangas pendant les cours. Un jour, un enseignant nous a surpris. Je me souviens à quel point il était furieux. Il nous a dit que les mangas n’étaient que des déchets, qu’ils auraient une influence terrible sur notre éducation et qu’ils ne nous apporteraient que du malheur, comme une peste qui descendrait sur les champs et ruinerait les récoltes. Bien évidemment, en grandissant, j’ai fini par écrire un manga qui a connu un immense succès. Je voulais redonner ses lettres de noblesse au genre, afin que les gens cessent de le regarder de haut. C’est ce qui m’a donné l’idée de placer des mangas dans un musée public dans lequel les visiteurs pourraient admirer les dessins originaux. Je pense que c’est en les regardant qu’on sent vraiment la présence vivante et respirante de l’auteur. »

Yaguchi m’a dit qu’il n’avait pas voulu donner son nom au musée, parce que son plan était d’y présenter et d’y préserver les œuvres d’autres auteurs également.

Yaguchi a approché d’autres mangaka et leur a demandé s’ils voulaient bien donner des dessins au musée. Higashimura Akiko (connue pour Kurage-hime, « Princess Jellyfish »), grande fan de Yaguchi qui a déclaré garder des volumes de Paul le pêcheur à ses côtés pour s’en inspirer lorsque son histoire nécessitait de dessiner des scènes de nature, a répondu présente. Yaguchi lui avait suggéré cette idée lors d’un dîner dans son restaurant de sushis préféré, aux alentours de son quartier.

« Tous mes originaux prenaient la poussière dans un placard chez moi, donc lorsque Yaguchi-sensei m’a proposé de les accueillir dans la collection de son nouveau musée, j’étais absolument ravie. Maintenant je sais que peu importe ce qui arrive, mes dessins seront toujours en sécurité, même si ma maison prend feu. Ça m’a vraiment soulagé d’un poids ! »

Après avoir augmenté sa collection de dessins originaux et de manuscrits et suite à d’importantes rénovations, le musée du manga de Yokote Masuda a réouvert en mai 2019. C’est le seul endroit de ce genre au Japon qui s’engage à préserver les manuscrits originaux et à utiliser les dessins afin d’amener les histoires et leurs créateurs à de nouvelles audiences. Le gouvernement de la ville de Yokote a investi environ 900 millions de yens (6,2 millions d’euros) pour couvrir les coûts du projet, et espère que le musée contribuera à faire de la ville une destination touristique de choix. Yaguchi m’a décrit la mission du musée dans les termes suivants.

Yaguchi Takao parle des mangas dans un panneau vidéo du musée du manga de Yokote Masuda. (Photo prise en octobre 2020)
Yaguchi Takao parle des mangas dans un panneau vidéo du musée du manga de Yokote Masuda. (Photo prise en octobre 2020)

« Le manga s’est développé à travers les années, combinant tous les éléments qui en font quelque chose de si divertissant : la tristesse, l’excitation, l’amour… le musée contient tout ce que vous avez besoin de savoir à propos des bandes dessinées japonaises et de ce qui les rend si unique. Les dessins originaux, les manuscrits dans lesquels les auteurs ont déversé leurs expériences de vie et leurs talents idéaux… Vous pourrez tout voir ici de vos propres yeux. J’espère que le musée pourra devenir un endroit où les gens viendront en apprendre plus à propos des mangas, et qu’il contribuera à faire croître et à encourager la jeune génération de mangaka à l’avenir. »

Préservation et numérisation

Le travail de restauration du musée est constitué de deux facettes complémentaires. En plus de préserver les manuscrits originaux, le musée numérise également les papiers pour une utilisation future. L’œuvre originale est d’abord scannée page par page en haute résolution (1 200 dpi, soit trois fois plus que le standard de 400 dpi). Cela prend environ 10 minutes pour numériser une seule page. Ensuite, chaque page de dessin original est soigneusement emballé dans un papier sans acide, avant d’être placé dans une enveloppe spéciale sans acide (contenant chacune une seule partie d’une série) pour être stockée dans un entrepôt à la température contrôlée. Tout est fait à la main. En fait, quand Matagi, le manga de Yaguchi sur les chasseurs traditionnels, a été publié à nouveau en 2017, ce sont les données obtenues par le musée qui ont été utilisées en tant que matériau source pour la réédition.

« L’entrepôt de mangas » du musée, dans lequel sont conservés des dessins originaux dans des conditions climatiques soigneusement contrôlées. (Photo prise en octobre 2020)
« L’entrepôt de mangas » du musée, dans lequel sont conservés des dessins originaux dans des conditions climatiques soigneusement contrôlées. (Photo prise en octobre 2020)

Impressionnés par ce travail méticuleux de préservation de la plus haute qualité, de plus en plus d’artistes signent pour faire don de leurs manuscrits. À la fin de l’année 2020, près de 180 auteurs avaient déposé leurs papiers dans le musée, qui compte désormais près de 400 000 pièces. Des artistes tels que Saitô Takao, auteur de Golgo 13, et Urasawa Naoki, connu pour Monster et 20th Century Boy, ont fait don de l’intégralité de leurs collections. D’autres donateurs de renom sont Kôjima Gôseki (Kozure ôkami, « Lone Wolf & Cub ») Nôjô Jun’ichi (Gekka no kishi, « Moonlight Shôgi ») et Higashi Akiko. Le musée a suffisamment d’espace de stockage pour contenir 700 000 pièces.

Un plan pour établir le Centre national des arts médiatiques a d’abord été discuté à l’époque où Asô Tarô était Premier ministre, mais le projet a rapidement été tourné un ridicule comme un « manga café national », avant d’être démantelé quand le Parti démocrate du Japon a pris le pouvoir en 2009. Avant sa mort, Yaguchi a souvent repensé à ce Centre, en insistant sur le fait que faire revivre cette idée était plus importante aujourd’hui que jamais, une décennie plus tard. « Si nous pouvions établir une sorte d’archive nationale du manga, j’aimerais que le musée du manga de Yokote Masuda devienne une sorte d’annexe de cette structure plus grande. Nous avons beaucoup d’espace là-bas qui pourrait servir utilement en temps que centre de stockage pour les manuscrits et les dessins originaux. »

Grâce à des connaissances, j’ai pu envoyer des copies de ma biographie à Suga Yoshihide (Premier ministre à l’époque de la rédaction de cet article), qui a également grandi dans la préfecture d’Akita, et au vice-Premier ministre Asô Tarô, qui se décrit lui-même comme un féru de manga et de dessins animés. J’ai rapidement reçu des lettres de réponse de la part des deux hommes, dans lesquelles ils avaient pris le temps, malgré les problèmes de la crise du coronavirus, d’écrire à propos de leurs tendres souvenirs d’Akita et de leurs idées pour le Centre national des médias artistiques. J’ai bon espoir de voir des politiques mises en place afin de faire du rêve de Yaguchi une réalité dans un avenir proche.

Le « mur de manga » du musée (photo prise en mai 2019)
Le « mur de manga » du musée (photo prise en mai 2019)

(Photo de titre : Yaguchi Takao photographié à son domicile de l’arrondissement de Setagaya, à Tokyo. Toutes les photos sont de l’auteur de l’article.)

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