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Réduction du gaspillage alimentaire : le Japon réussit à atteindre son objectif avec huit ans d’avance

Société Environnement

En 2022, le Japon a réussi à atteindre l’objectif de réduction de gaspillage alimentaire qu’il s’était fixé pour 2030. Les entreprises s’étaient donné pour stratégie d’assouplir les délais de livraison et de repousser les dates de péremption.

En 2022, le gaspillage alimentaire du Japon a encore été réduit de 510 000 tonnes par rapport à 2021, il passe sous la barre des 4,72 millions (dont 2,36 millions de tonnes pour les entreprises et 2,36 millions de tonnes pour les particuliers). Or le gouvernement japonais voulait passer sous la barre des 4,89 millions de tonnes à l’horizon 2030, l’objectif a donc été atteint et dépassé huit ans avant la date prévue. Ce gaspillage total de 4,72 millions de tonnes chiffré par le ministère de l’Agriculture, des Forêts et de la Pêche et par le ministère de l’Environnement correspond à un gaspillage de 103 grammes par jour et par habitant, soit un total annuel de 38 kilos par habitant.

Gaspillage alimentaire annuel du Japon

Sachant qu’en 2000 il s’élevait à 9,8 millions de tonnes (5,47 millions de tonnes pour des entreprises et 4,33 millions de tonnes pour les ménages), le gouvernement s’était fixé comme objectif de réduire le gaspillage alimentaire à 4,89 millions de tonnes à l’horizon 2030 (2,73 millions de tonnes pour les entreprises et 2,16 millions de tonnes pour les ménages). Les détaillants et les fabricants du secteur alimentaire se sont efforcés d’assouplir les délais de livraison et de repousser les dates de péremption, ce qui a permis de diminuer significativement le volume gaspillé en entreprise et donc le volume global. Chez les particuliers, il n’a diminué que de 80 000 tonnes entre 2021 et 2022, 200 000 tonnes manquent encore pour atteindre l’objectif initial de cette catégorie.

La « règle tacite du tiers » était une des causes du gaspillage alimentaire dans le secteur de la vente au détail. En effet, la pratique voulait que les livraisons soient refusées par les commerçants si un tiers du laps de temps séparant la date de production de la date de péremption était dépassé. Par exemple, quand un produit alimentaire avait une durée de conservation de six mois, le fabricant devait avoir livré le produit dans les deux mois suivant la production.

Nombre d’entreprises prenant des mesures pour repousser les dates de péremption

Selon le ministère de l’Agriculture, des Forêts et de la Pêche, un nombre croissant de supermarchés et de supérettes ont choisi d’assouplir les délais de livraison et de repousser les dates de péremption. Dans certains cas, l’étiquetage des dates a été modifié. Avant il était fait mention de l’année du mois et même du jour (par exemple, à consommer avant le 1/1/2025) désormais ne figurent plus que l’année et le mois (à consommer de préférence avant 1/2025). Dans leur lutte contre le gaspillage, les magasins ont aussi changé leur mise en rayon. Désormais, ils mettent en avant (temae-dori) les produits dont la date de péremption est proche pour attirer l’attention de la clientèle et encourager l’achat.

En 2022, les produits alimentaires finissant à la poubelle alors qu’ils n’ont pas été ouverts ou partiellement consommés représentent chacun 43 % du gaspillage des particuliers. Le ministère de l’Environnement souhaite réduire cette part en informant les consommateurs des changements apportés à l’étiquetage et en les sensibilisant à l’impact du gaspillage sur le budget des ménages.

La lutte contre le gaspillage fait partie des objectifs du Programme de développement durable adopté en 2015, les pays signataires se sont donné pour objectif de réduire de moitié le gaspillage d’ici 2030, chez les détaillants ainsi que chez les consommateurs.

(Photo de titre : Pixta)

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